“L'agriculture est un secteur essentiel de l'économie algérienne. Il contribue pour 9,7% au PIB et emploie 1,2 million de personnes, soit approximativement 20% de la population active. La production agricole, soumise aux aléas climatiques, reste insuffisante et les rendements à l'hectare excessivement bas”, souligne la mission économique de l'ambassade de France en Algérie dans une fiche de synthèse consacrée au secteur agricole en Algérie, publiée en janvier dernier. “Les terres agricoles, qui occupent environ 20% de la superficie totale du pays, sont estimées à près de 48 millions d'ha répartis comme suit : 8,5 millions d'ha cultivés, dont 7,5 millions d'ha alloués aux cultures annuelles et près de 600 000 ha affectés à des cultures pérennes ; 32 millions d'ha utilisés comme parcours ; 7,5 millions d'ha de forêt et de steppe à alfa. Les terres irriguées représentent 6% de la surface agricole utile (SAU)”, relève le document. Evoquant le recensement général agricole, la fiche de synthèse parle de la prédominance des petites exploitations. “62% des exploitations algériennes possèdent une surface cultivable inférieure à 5 ha, soit 13% de la SAU. Quant aux grandes exploitations, elles détiennent 24% de la SAU et représentent 2% du total des exploitations algériennes”, précise-t-on. La mission économique de l'ambassade de France en Algérie estime que la formation “est prioritaire”. C'est que concernant les exploitants, 4,8% des exploitants ont moins de 30 ans, alors que 43% se situent dans une tranche d'âge comprise entre 40 et 60 ans. 16% des exploitants ont plus de 70 ans. “Il est important de signaler que 2/3 des chefs d'exploitation n'ont aucune instruction, 19% ont un niveau de formation primaire et seulement 1,5% ont une formation supérieure”, lit-on dans le document. Le secteur agricole algérien est au centre de toutes les politiques de restructuration établies par le gouvernement. Il recèle un potentiel très important et les besoins nécessaires à son développement, tant en amont qu'en aval, sont considérables. Le secteur souffre d'un important déficit de savoir-faire et de formation. Les techniques de gestion et de culture, pratiquées par atavisme, demeurent très rudimentaires. Les besoins d'assistance technique tels que la conduite de projets, l'aide à la production, sont considérables et représentent un segment de marché très porteur. Enfin, l'accord d'association avec l'Union européenne, entré en vigueur le 1er septembre 2005, entraîne le démantèlement immédiat des droits de douanes sur les demi-produits. À moyen terme, et compte tenu de sa population, le marché algérien apparaît comme le plus intéressant des trois pays du Maghreb. La fiche de synthèse note que l'Algérie s'impose comme le principal importateur de denrées agroalimentaires du continent africain. Cette situation s'explique par un très faible taux de couverture de la consommation par la production nationale, soit 20% pour les céréales et dérivés, 20% pour les légumes secs, 60% pour le lait, 95% pour les viandes rouges, 5% pour les huiles brutes et pratiquement nul pour le sucre roux et le café. R. E.