Depuis plus de vingt ans, les habitants du boulevard des Fidaïs, connu sous l'appellation de Zenket Lâareb, et les rues avoisinantes vivent le calvaire au quotidien à cause du tapage et le diktat des commerçants qui squattent toute la rue, même les trottoirs et le devant des maisons. Cette situation a créé une anarchie totale au niveau de cette rue aux platanes centenaires. En effet, c'est à partir de 6 heures que les commerçants commencent à investirent les lieux pour étaler leurs marchandises dans un mouvement de va-et-vient de charrettes et de camionnettes. Ce mouvement continuel provoque une pagaille tout au long de la journée pour ne s'arrêter qu'à la tombée de la nuit. Souvent, après les heures de travail, surtout en cette période d'été, les commerçants préfèrent rester sur les lieux pour faire une partie de dominos ou de cartes, la soirée ne peut être soutenue qu'avec les radiocassettes où les chansons se font entendre à mille lieues. “Nous vivons l'enfer avec ces commerçants. De jour comme de nuit, nos fenêtres sont fermées à cause du vacarme et des grossièretés lancées par les commerçants”, nous confie un groupe d'habitants du quartier en question qui déplorent cette situation. “Nos femmes ne peuvent ni sortir ni recevoir des visites. En cas d'urgence aucune voiture ne peut accéder, même l'ambulance ne peut intervenir. Les riverains qui possèdent des voitures sont obligés de sortir tôt le matin et de ne revenir que tard le soir pour trouver une place de stationnement”, s'indignent encore les habitants du boulevard des Fidaïs qui tiennent par la même occasion à nous montrer une maison où se trouve une stèle commémorant trois chouhada morts sur place après un accrochage avec les forces coloniales. Aujourd'hui, cette maison est réduite à une décharge publique. Il y a quelques mois, les autorités locales ont annoncé le transfert du marché vers un des anciens hangars de la société dissoute Ofla, mais cette opération n'a pu être réalisée car le hangar en question exige une restauration en urgence et les travailleurs de l'ex-Ofla, qui ont bénéficié de ce site dans le cadre des cession des entreprises de l'Etat au profit des travailleurs, n'ont pas les moyens financiers pour le faire. Depuis, le projet du transfert reste sans suite, les élus dans l'expectative et les habitants du boulevard sont en ébullition et menacent de sévir pour se délivrer de cette situation qui, selon eux, n'a que trop duré. À cet effet, les habitants du boulevard des Fidaïs qui commencent à perdre espoir surtout après avoir envoyé plusieurs lettres de protestation au premier magistrat de la wilaya, espèrent, cette fois-ci, avoir une réponse de la part des autorités. K. Fawzi