En s'évertuant à trouver des explications à ce véritable échec là où elles n'existent pas, c'est-à-dire en expurgeant l'abstention de toute sa signification politique, l'administration algérienne l'inscrit au titre d'“accident de parcours”. La convocation du corps électoral par le président de la République pour le prochain scrutin va sûrement relancer le débat sur les raisons qui ont conduit au taux d'abstention sans précèdent qui a marqué les législatives du 17 mai dernier. D'autant plus que cette prochaine échéance électorale sonne comme “le moment de vérité”. Autant dire un moment qui nous édifiera sur les véritables intentions de ce rejet collectif des urnes et le message, si bien sûr, il y en a un, que les citoyens ont voulu envoyer à un système politique qui donne cette impression d'évoluer en vase clos. Il est vrai que l'Etat a tenté d'identifier les facteurs qui ont concouru au dernier fiasco électoral. Mais en s'évertuant à trouver des explications à ce véritable échec là où elles n'existent pas, c'est-à-dire en expurgeant l'abstention de toute sa signification politique, l'administration algérienne l'inscrit au titre d”“accident de parcours”. Ce qui revient à dire que personne dans les hautes sphères du pays ne veut consentir à l'éventualité d'une crise de confiance qui s'installe entre le citoyen et les institutions. Et rien donc n'est entrepris pour rétablir le courant, sinon faire dans l'acte administratif à travers lequel l'Etat décrète “une défaillance de la mécanique électorale” dont il est supposé maîtriser les leviers. Les seuls d'ailleurs qu'il a été en mesure d'actionner en donnant l'illusion d'une réelle capacité à changer le cours d'un fâcheux événement, dont il impute la survenance à des causes purement objectives liées principalement aux conditions de déroulement du dernier scrutin. Exit donc cette crise de confiance dont les ingrédients sont toujours réunis dans un décor qui reste désespérément planté, malgré les SOS lancés par la population des quatre coins du pays. Et si l'on vient à les conjuguer sur le ton de la contestation sociale, on aura toutes les raisons de croire que le vote de novembre prochain sera singulièrement l'expression hautement “politique” du rejet d'un système politique qui évolue dans une sphère autre que celle qui a une prise directe sur les préoccupations du citoyen. Z. B.