L'opération de sensibilisation bat son plein. De l'approche directe aux SMS, les formules sont multiples. Objectif: assurer une participation massive des citoyens aux prochaines élections. L'abstention, un obstacle de taille, auquel fait face l'administration. Pour le contourner, cette dernière multiplie les efforts en direction des citoyens. L'opération «Porte-à-porte» bat son plein. «Les équipes mobiles, constituées d'éléments féminins, ont effectué un travail de proximité au niveau de 580.000 foyers. Cette approche directe a permis de relever plus de 139.000 cas de changements de résidence, 170.000 cas d'inscrits plus d'une fois sur la liste électorale, 125.000 cas de citoyens ayant plus de 18 ans n'étant pas encore inscrits et, enfin, 27.000 cas de décès qui n'ont pas été radiés», a indiqué, jeudi, Mohamed Talbi, directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Lancée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le 15 du mois en cours, cette opération est conçue pour préparer, puis, accompagner la révision exceptionnelle des listes électorales. Sur ce plan, M.Talbi a précisé: «L'opération "porte-à-porte" se prolongera jusqu'à la clôture de la révision exceptionnelle de la liste électorale qui sera entamée au lendemain de la promulgation du décret présidentiel portant sur la convocation du corps électoral.» Cette date n'a pas été annoncée par l'invité de l'émission «Forum du jeudi». Concernant la manière de procéder des équipes mobiles, le représentant du ministère de l'Intérieur a expliqué: «Les éléments sont munis d'imprimés d'inscription et de radiation qui sont remplis sur place. Ensuite, les cas à traiter seront pris en charge, conjointement, par l'administration et les magistrats. Pour ce qui est des citoyens résidant loin des bureaux de vote, ces derniers doivent signaler leur cas auprès de l'administration qui se chargera de l'étudier en vue d'installer des bureaux au niveau de leur cité de résidence. Cela permettra d'élargir la participation citoyenne aux prochaines élections.» L'une des préoccupations de l'administration est de déterminer les causes liées à l'abstention. Ainsi, l'opération «porte-à-porte» s'inscrit dans la continuité du processus de recherche entamé par l'envoi de questionnaires, par voie postale, aux citoyens ayant potentiellement tendance à ne pas user du droit de voter. Le SMS mis à contribution Cette opération avait essuyé de vives critiques de la part de certains milieux politiques et médiatiques, ainsi que d'organisations de défense des droits de l'Homme. En effet, ce procédé a été assimilé à une atteinte aux libertés individuelles. A ce propos, M.Talbi n'a pas manqué de signaler que «250.000 citoyens avaient répondu à ces correspondances. Pour ceux qui n'ont pas répondu, cela pourrait être la conséquence d'un changement de résidence ou d'un manque de civisme de leur part. C'est pour ces raisons que nous avons lancé l'opération intitulée "Porte-à-porte"». Et à l'orateur de se lancer dans une démonstration arithmétique: «Aujourd'hui, l'ensemble des 1.500.000 logements, nouvellement réalisés sont censés avoir reçu le même nombre de familles ayant changé de résidence. Cette donne pourrait constituer l'un des éléments pouvant accentuer l'abstention. Cela, en plus de l'abstention politique qui est un acte respectable.» «Ne laissez personne décider à votre place, inscrivez-vous!» Ce message, tout citoyen est susceptible de le recevoir sur son téléphone portable. Ainsi, les moyens modernes de communication sont mis à contribution pour la réussite de l'opération de sensibilisation qui précède la révision exceptionnelle de la liste électorale. Pour plus d'explications, M.Talbi ajoute: «Nous avons en place une stratégie de communication basée sur l'occupation des espaces publics par voie d'affichage conçu en berbère, en arabe et en français. Sur le plan audiovisuel, nous avons prévu la programmation de plusieurs émissions variées radiophoniques et télévisuelles. Sans oublier que cette fois-ci, les citoyens seront destinataires de SMS les invitant, dans un premier temps, à s'inscrire sur la liste électorale, puis à voter.» A propos du volet sécuritaire, M.Talbi a rappelé que les dernières élections locales s'étaient déroulées dans les conditions requises. Cet état de fait semble conforter le représentant de l'administration dans sa conviction quant au bon déroulement de la prochaine présidentielle. «D'autant que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée», a-t-il assuré. La présence d'observateurs internationaux a été l'une des revendications soulevée par certains partis politiques. A ce propos, le représentant du ministère de l'Intérieur a précisé: «Le chef du gouvernement a instruit le ministre des Affaires étrangères d'entamer les procédures auprès des organisations régionales, continentales et internationales auxquelles l'Algérie est affiliée, en vue de déléguer des représentants pour la surveillance du déroulement des élections. Les organisations concernées sont: l'ONU, l'Union africaine, la Ligue arabe et la Conférence islamique. Pour leur séjour, une sous-commission chargée de cet aspect a été installée. Nous sommes prêts à les recevoir.» 17 candidats se préparent Pas moins de 17 candidats ont retiré les formulaires de candidature au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Cependant, les concernés seront-ils à même de rassembler le nombre de signatures exigé par la loi électorale? La question ne semble pas préoccuper outre-mesure les candidats des partis politiques disposant des effectifs d'élus leur permettant de rassembler le nombre de signatures requis. En revanche, les candidats «indépendants» ou «représentants de la société civile» doivent retrousser les manches et prendre leur bâton de pèlerin pour sillonner pas moins de 25 wilayas. Récolter les 75.000 signatures d'électeurs est loin d'être une sinécure pour ces derniers. En plus de cela, «cette opération prendra fin avec l'expiration du délai de dépôt des dossiers de candidature, soit 15 jours après la convocation du corps électoral par le président de la République», tel que mentionné par Mohamed Talbi. L'opération de séduction lancée, est-elle suffisante pour attirer le citoyen vers l'urne? Réponse, le mois d'avril prochain.