Les 500 000 personnes, 12% des Casablancais, qui vivent dans les 450 bidonvilles insalubres que compte la capitale économique du Maroc, font l'objet d'une véritable chasse à une semaine des élections législatives, alors qu'ils n'accordent aucune confiance aux partis politiques, y compris au parti islamiste donné favori. “Tous les cinq ans, ils promettent monts et merveilles mais une fois élus, ils disparaissent sans rien faire pour nous”, ont affirmé à une agence étrangère des résidents de Douar Skouila où ont grandi la majorité des kamikazes qui se sont fait exploser le 11 mars et le 10 avril derniers, comme les auteurs des attentats du 16 mai 2003. Dans cette circonscription, 3 sièges sont à pourvoir et 18 listes cherchent à séduire les 240 000 électeurs. Même le Parti de la justice et du développement (PJD) se heurte à l'incrédulité des habitants qui, plutôt, suivent les consignes des radicaux et, notamment de Adl wal Ihsane (Justice et bienfaisance) qui appelle au boycottage et à la révision de la Constitution. Adl wal Ihsane est toléré mais interdit de participation aux jeux institutionnels. Cette association, qui critique la monarchie et qui est favorable à un Etat islamiste, dispose d'un fort potentiel militant. Le programme d'éradication des bidonvilles lancé par Mohamed VI avance péniblement, faute de moyens financiers. Les autorités affirment avoir mis en chantier en trois ans 51 000 logements, dont 23 000 seront achevés fin 2007. D. B./Agences