Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a effectué, jeudi, une tournée d'inspection à travers cinq chantiers AADL de la wilaya d'Alger dont la livraison est prévue vers la fin de l'année en cours. Il s'agit des sites de Birtouta (766 logements) Douéra (1 046), Baba Hassen (1 104) confiés à l'entreprise chinoise CSCEC ; la Concorde-Bir Mourad Raïs (230) réalisé par Cosider-Construction, Gué de Constantine (416 logements déjà livrés), alors qu'un sixième site, Aïn Melha dans la même commune, sera à moitié livré (898 logements sur 1516) dans les mêmes délais cités. À noter que les chantiers avancent, selon les chefs de projet, normalement à l'exception du site de Douéra qui accuse un grand retard en raison de la nature et de la configuration du terrain se trouvant à proximité de sources souterraines mais fort heureusement, le problème semble avoir trouvé une solution. Cet aléa a amené l'entreprise chinoise à ne pouvoir livrer que la moitié des logements prévus, soit 651 sur 1 046 vers fin décembre, de la bouche même P-DG de la CSCEC. Il apparaît que c'est le plus mauvais site pris en charge par l'entreprise. Néanmoins, le responsable a confirmé que la question est suivie de près au niveau de l'entreprise mère en Chine. Il faut dire que ce chantier traîne depuis quatre ans. Un autre cas est posé à la Concorde où le chantier, lancé en 2002, ne sera livré que vers la fin de l'année avec une probabilité de glissement sur les deux premiers mois de l'année 2008. Là encore, Cosider-Construction, en charge de ce site, a tous les mérites d'avoir fait face à d'énormes difficultés générées, d'une part, par la nature du terrain qui était à l'origine une carrière de tuf ayant nécessité la construction d'un mur de soutènement de 25 mètres, soit l'équivalent de huit étages, et le contentieux, aujourd'hui réglé, lié au centre commercial dont les frais n'étaient pas mis initialement sur la table des négociations, d'autre part. Toutefois, “le bébé” de l'AADL, comme l'a qualifié le ministre, reste le plus beau site AADL avec ses quatre superbes tours. Nouredine Moussa n'a pas mâché ses mots pour tarabuster aussi bien les responsables de l'AADL que les chefs de projet afin de veiller au respect des délais de réalisation ainsi que la qualité des logements, insistant notamment sur les détails. La totalité des programmes sera livrée en 2009 Au niveau du site de Aïn Melha, le ministre a animé un point de presse évaluant tout d'abord positivement sa sortie même si des carences ont été constatées. “L'avenir est prometteur pour ce qui est des livraisons. L'AADL livrera cette année 10 000 logements dont 5 000 pour la capitale. S'agissant du programme 2002 comptant 35 000 logements, la totalité sera livrée à la fin du premier semestre 2009”, a tenu a affirmer le ministre. Histoire d'apaiser les inquiétudes émanant de beaucoup de souscripteurs désemparés devant tant de retard. De même qu'il a fait les louages des entreprises lancées dans la réalisation de ces projets et particulièrement les sociétés nationales. Pour ce qui est de l'IGH, immeuble à grande hauteur, 1 500 tours ont été construites dans ce cadre à travers le territoire national et qui, selon le ministre, n'ont pas manqué de changer l'aspect urbanistique du pays. Il reste que la gestion de ces immeubles comporte un certain nombre de difficultés sachant qu'habiter une tour de R+15 ou R+16 exige une culture citadine. Pour gérer ces espaces, l'AADL disposera d'une filière très prochainement afin de faire face à tous les problèmes susceptibles de naître à travers des comportements inadmissibles, comme on peut d'ailleurs le constater dans certaines cités où l'AADL est littéralement dépassée par le nombre élevé de pannes (ascenseur, eau, électricité) provoquées par les utilisateurs et auxquelles elle ne peut faire face compte tenu de l'effectif réduit de ses intervenants. Gare aux spéculateurs ! À peine livrés, certains logements sont déjà mis en location quand ce n'est pas carrément en vente. Les annonces parues dans les journaux attestent ou ne peut plus clair que les bénéficiaires de ces logements sont loin d'être dans le besoin, en matière de logement s'entend. À cette question, le ministre a fait savoir que l'Etat prendra toutes les mesures à l'encontre des contrevenants. “Le contrat liant le souscripteur à l'AADL est très clair dans ce domaine et le logement attribué dans le cadre de la location-vente gardera cette formule conformément à la réglementation. Nous ferons donc tout pour que cette situation cesse”, a-t-il précisé. ALI FARÈS