Les terroristes, qui assimilent la main tendue de l'Etat à de la faiblesse, continueront à tuer, à brûler, à faire exploser les bombes et les voitures piégées et à alimenter les propagandes les plus folles si rien n'est fait pour stopper cette déferlante. L'Algérie va encore marcher aujourd'hui pour marquer sa solidarité avec les victimes de l'attentat de Batna et de Dellys et condamner en même temps le terrorisme islamiste, qui tente d'exploiter toutes les brèches possibles afin de reprendre du poil de la bête. Après avoir touché l'un des symboles de l'Etat algérien, le 11 avril dernier, en s'attaquant au Palais du gouvernement, voilà qu'il a à nouveau tenté d'atteindre la première institution du pays en perpétrant un attentat contre la personne du président Bouteflika, lors de son déplacement dans l'est du pays. Le terrorisme ne recule devant rien. Malgré la loi sur la rahma, la concorde civile et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les groupes armés islamistes continuent de semer la mort et la désolation dans une Algérie qui n'a pas pansé ses plaies et qui subit encore la violence islamiste. Les terroristes, qui assimilent la main tendue de l'Etat à de la faiblesse continueront à tuer, à brûler, à faire exploser les bombes et les voitures piégées et à alimenter les propagandes les plus folles si rien n'est fait pour stopper cette déferlante. La logique réconciliatrice adoptée jusque-là par l'Etat arrive à ses limites. Le président Bouteflika, qui avait compris, au lendemain des attentats du 11 avril, que la situation sécuritaire exigeait un nouvel effort de mobilisation, avait ordonné “en tant que chef suprême des armées” une intensification de la lutte contre le terrorisme. C'était le 5 juillet dernier à l'occasion de la célébration de la date anniversaire de l'Indépendance nationale. Mais cet effort de mobilisation demande, au-delà du redéploiement des troupes de l'ANP sur le terrain, une véritable stratégie de communication qui ne doit pas être occasionnelle. Car, face à la propagande du GSPC qui, à l'aide de son allié médiatique Al-Jazeera, parvient à faire croire qu'il possède encore, malgré les coups de boutoir assenés par les forces de sécurité, des capacités de frappe assez conséquentes, il est non seulement nécessaire, mais urgent de lancer une politique de l'information avec les moyens que cela suppose. C'est la première mesure à prendre pour contrer le matraquage médiatique quotidien des terroristes qui savent, eux, la portée réelle d'une guerre psychologique. A. A.