Le général-major Ahmed Bousteïla, commandant de la Gendarmerie nationale, effectue aujourd'hui une visite d'inspection et de travail à l'ouest du pays, dans les wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent et Oran. Cette visite, qui intervient à la veille du mois de Ramadhan, n'est pas fortuite, elle entre dans le cadre de la redynamisation des missions de la police pour lutter contre les activités criminelles organisées et le banditisme. Si des efforts ont été consentis en matière de répression du trafic des stupéfiants, d'autant plus que les saisies sont passées de 2 069 kg de kif traité en 2005 à 2 654 kg en 2006, il faut toutefois retenir que rien que pour le Ramadhan 2006, les unités de la Gendarmerie nationale ont constaté 403 affaires, saisi 1 965 kg de kif et procédé à l'arrestation de 600 personnes. Le premier responsable de la Gendarmerie nationale compte, à la faveur de cette visite, booster ses troupes et leur imposer une vigilance de tous les instants. D'ailleurs le mois de Ramadhan 2006, et indépendamment des délits de droit commun où les atteintes aux personnes ont nécessité l'arrestation de 893 personnes dont 416 pour coups et blessures volontaires, a été caractérisé par la contrebande de produits alimentaires (plus de 41 tonnes), de cigarettes (88 820 cartouches) et celle du carburant (104 253 litres). Des sources averties ont précisé qu'un dispositif de sécurisation a été élaboré par l'état-major de la Gendarmerie nationale. Il vise en substance à densifier les dispositifs statiques et dynamiques de contrôle en surface, de jour comme de nuit, et procéder à une occupation rationnelle et quotidienne du terrain. Les groupements des gardes frontières ont été instruits pour multiplier les patrouilles accompagnées d'embuscades pour interdire tout franchissement illégal des frontières par les contrebandiers, les passeurs et les immigrants clandestins. Au cours de sa visite, le premier carabinier du pays s'entretiendra avec les chefs des grandes unités sur les actions à mettre en œuvre, faire le point sur le renforcement des capacités de la Police judiciaire et des dispositifs de sécurité aux frontières et surtout sensibiliser ses personnels sur l'apport des moyens modernes d'investigation déjà acquis tels que les systèmes d'identification biométrique et les projets de grande envergure connus et matérialisés par le réseau unifié d'information permettant d'automatiser au plan national les méthodes d'analyse, de traitement et d'exploitation en temps réel, liée à la criminalité avec mise en place des banques de données pour mieux maîtriser les prévisions et optimiser les investigations. Aussi l'Institut national de criminalistique et de criminologie ne sera pas en reste ; son importance sera largement commentée dans la mesure où il apportera aux enquêteurs des réponses par examens et expertises criminalistiques. Si les wilayas de Tlemcen et Aïn Témouchent sont principalement connues pour la contrebande qui saigne l'économie nationale et le trafic des stupéfiants, Oran, par contre, constitue le carrefour de la criminalité multiforme allant des atteintes aux biens et aux personnes jusqu'au trafic de véhicules qui a connu son apogée avec l'affaire d'Es-Sénia où la gendarmerie a constaté un vaste trafic de cartes grises. L'expérience de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre la criminalité, favorisée par la dissémination de ses unités, fait d'elle une institution en mesure de fournir des réponses que requiert la situation au plan de la sécurité. Le général-major Bousteïla ne manquera pas de rappeler que la Gendarmerie nationale inscrit son action dans un cadre de complémentarité avec la Sûreté nationale partant du fait que la dualité des services de police constitue un instrument indispensable dans la consolidation de l'Etat de droit et la préservation des libertés. Le chargé de la communication a tenu à préciser que le commandant de la Gendarmerie nationale insistera sur le respect des droits de l'Homme, condition sine qua non pour instaurer une confiance mutuellement partagée avec le citoyen, acteur actif de la vie sociale, en réaffirmant cette volonté de la gendarmerie d'être un grand service public à l'écoute des préoccupations légitimes de sécurité exigées par la population. D. B.