La conférence sur la sécurité, organisée à Bagdad entre le gouvernement irakien et ses pays voisins, est un enjeu majeur pour la paix dans la région, a estimé le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari. “Tout le monde parle de réconciliation nationale mais l'Irak a aussi besoin de se réconcilier avec ses voisins”, a jugé le ministre irakien avant l'ouverture de la conférence qui réunit des représentants de l'Iran, de la Syrie, de la Jordanie, de la Turquie et de l'Arabie Saoudite, 22 délégations au total, dont le G8 et les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu. L'armée américaine accuse régulièrement l'Iran et la Syrie d'alimenter les violences en Irak. Téhéran est accusé de fournir armes, munitions et entraînements à des miliciens chiites, et la Syrie ne ferait pas assez pour combattre les infiltrations de combattants étrangers depuis son territoire vers l'Irak, selon le commandement américain. Téhéran et Damas démentent ces accusations. C'est la seconde conférence du genre organisée à Bagdad, qui intervient après la mise en œuvre, il y a 6 mois, d'une nouvelle stratégie américaine pour endiguer les violences, avec l'arrivée de renforts et un nouveau plan de sécurisation de la capitale irakienne. La réunion se déroule dans la zone verte, secteur ultra protégé du centre de Bagdad, où siègent les principales institutions irakiennes et l'ambassade des Etats-Unis. À la veille de cette conférence, qui doit permettre au gouvernement irakien de faire le point avec ses voisins sur la sécurité dans le pays, au moins 25 personnes ont été tuées par l'explosion d'une voiture, dans un attentat suicide, à Sadr City, la banlieue chiite de Bagdad, fief de la milice du jeune chef chiite radical, Moqtada Sadr. La conférence intervient alors que les militaires américains ont lancé une opération d'envergure dans la ville de Kirkouk, à 250 km au nord-est de Bagdad, pour en expulser des insurgés sunnites, selon le commandement américain. À Kirkouk, dotée d'importantes ressources et installations pétrolières, cohabitent difficilement sunnites, chiites, Kurdes et Turcomans. D. B./Agences