Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a demandé dimanche "plus d'efforts" à ses voisins pour aider à l'amélioration de la sécurité dans son pays, ouvrant une importante conférence internationale à Bagdad. "Je vous appelle tous à travailler sérieusement et à faire plus d'efforts pour chercher les moyens d'atteindre nos objectifs pour lesquels vous êtes venus jusqu'ici", a déclaré M. Maliki. Le Premier ministre s'exprimait devant plusieurs dizaines de délégués à l'ouverture d'une importante conférence sur la sécurité regroupant le gouvernement irakien, ses homologues de la région et des représentants de la communauté internationale. Le gouvernement irakien est "déterminé à ramener la situation à la normale. L'Irak est un terrain pour ses alliés et ses rivaux", ajouté M. Maliki, soulignant que "la région est en danger". Des représentants de l'Iran, de la Syrie, de la Jordanie, de la Turquie et de l'Arabie Saoudite participent à cette conférence qui réunit 22 délégations au total, dont le G8 et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu. Le représentant spécial de l'Onu en Irak, Ashraf Qazi, est également présent. L'armée américaine accuse régulièrement l'Iran et la Syrie d'alimenter les violences en Irak. Téhéran est accusé de fournir armes, munitions et entrainements à des miliciens chiites, et la Syrie ne ferait pas assez pour combattre les infiltrations de combattants étrangers depuis son territoire vers l'Irak, selon le commandement américain. Téhéran et Damas démentent ces accusations. C'est la seconde conférence du genre organisée à Bagdad, après une première en mai en Egypte. Elle intervient après la mise en oeuvre il y a six mois d'une nouvelle stratégie américaine pour endiguer les violences, avec l'arrivée de renforts et un nouveau plan de sécurisation de la capitale irakienne. L'Iran est notamment représenté par son vice-ministre des Affaires étrangères Mohammed Reza Baqeri. "Nous voulons contrôler nos frontières pour prévenir les infiltrations de terroristes", a déclaré à la tribune le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari. Peu auparavant, dimanche matin, M. Zebari avait jugé "cette réunion est très importante (...)", car "tout le monde parle de réconciliation nationale mais l'Irak a aussi besoin de se réconcilier avec ses voisins". La réunion se déroule dans la zone verte, secteur ultra-protégé du centre de Bagdad, où siègent les principales institutions irakiennes et l'ambassade des Etats-Unis. Après l'ouverture des travaux en pleinière, retransmise en directe à la télévision irakienne, la conférence s'est poursuivie par des travaux en trois commissions: l'une est consacrée à la sécurité, l'autre aux déplacés et réfugiés irakiens, et la troisième à la question énergétique. "Il n'y aura pas de rencontres bilatérales en marge de la conférence entre les délégations américaine et iranienne", a précisé l'ambassadeur iranien en Irak, Hussein Qozemi. Marquée surtout par des accusations réciproques entre Américains et Iraniens, la première conférence en Egypte n'avait abouti qu'à de vagues promesses de "combattre le terrorisme" et "renforcer la sécurité". Depuis lors, le Premier Maliki s'est rendu en visite officielle en Syrie et Iran pour tenter de renforcer les relations du gouvernement irakien avec ses deux pays, suscitant le mécontentement de Washington.