Il y a deux ans, le jeune Massinissa était assassiné par un gendarme, un des bras armés du pouvoir en place. Massinissa est aujourd'hui un symbole impérissable. On peut tuer un symbole, mais il ne meurt jamais. Massinissa incarne tout d'abord une revendication démocratique, un projet de société libéré d'un système politique oppresseur, répressif, réducteur des valeurs nationales et liquidateur des richesses du pays. Massinissa ce sont des millions de jeunes Algériens qui s'insurgent contre ceux qui persistent à leur refuser l'Avenir. Depuis deux ans, ceux qui gèrent ce que l'on appelle la “situation” en Kabylie tiennent un discours de langue fourchue intermittent et pratiquent une action répressive permanente qui a rempli hier les cimetières et aujourd'hui les prisons. Cette action répressive a un programme politique. Ce programme est la mise en ghetto de la Kabylie dans le but d'étouffer le mouvement de protestation et surtout les idées qu'il véhicule. Les idées ne peuvent être mises en ghetto et depuis deux ans sont répercutées dans tout le pays par des millions de jeunes Massinissa qui considèrent qu'aujourd'hui l'intérêt national c'est d'abattre l'autoritarisme et d'imposer la démocratie. Et s'il y a un ghetto en Algérie, c'est celui dans lequel s'est enfermé un pouvoir plus para-population que jamais. M. Y.