Résumé : L'inconnue du téléphone persiste dans ses menaces. Amel est déconcertée. Pourtant Ramzi l'avait contacté et ils devaient se revoir bientôt. Qui est donc cette intruse ? La journée démarrait mal pour elle. Des coups de marteau résonnaient à l'intérieur de son crâne. Elle se rend dans la cuisine et se verse un grand verre d'eau avant de retourner dans sa chambre pour prendre deux comprimés d'aspirine. Non, ce n'est pas un mal de tête qu'elle a, c'est terrible, on dirait que les nerfs de son cerveau explosaient sous une tonne de coups. Elle s'allonge un moment... Une sueur froide coulait tout au long de son dos et de ses tempes. L'effet de l'aspirine probablement, se dit-elle. Et sans se rendre compte, elle se rendormit. Ce n'est que vers la mi-journée que sa maman vint la réveiller. - Amel… Amel… Amel… réveille-toi. Ramzi te demande au téléphone. La jeune fille ouvrit les yeux et se lève d'un bond. - Quelle heure est-il ? - 13 heures ! - Quoi ? J'ai dormi toute la matinée et tu ne m'a pas réveillé ? - Mais tu es malade ma fille. Regarde-toi un peu… Tu as une mine épouvantable. - Non ! Mais tu te rends compte maman ? D'habitude je suis la première au bureau. Sa mauvaise mine n'échappe pas à sa mère. - Tu n'as pas l'air en forme ma fille. Que se passe-t-il donc ? - Rien…Rien… Elle se lève prestement et courut répondre à Ramzi. - Que se passe-t-il ? Pourquoi n'es-tu pas au bureau ? - Je suis un peu fatiguée, Ramzi. Une migraine m'a empêchée de fermer l'œil de la nuit. - Tu devrais voir un médecin, Amel ! - Non, cela ira… ça va déjà beaucoup mieux avec deux comprimés d'aspirine. Je vais m'habiller pour me rendre au bureau. - Il n est pas question de bureau pour toi aujourd'hui. Repose-toi ! Cela te fera le plus grand bien. Elle jette un coup d'œil à la pendule du salon, et juge que Ramzi avait raison. La journée était déjà bien avancée. - Désolée Razmi, et dire qu'on devait se voir aujourd'hui… - On va se voir, Amel… Je vais passer chez toi dans l'après-midi, si tu n'y vois pas d'inconvénient. Amel s'affole… Elle avait une tête qui fait peur. Elle se rappelle tout d'un coup les menaces de la veille. - Non, je ne vois aucun inconvénient à ce que tu viennes, mais pas tout de suite. - Disons, vers les coups de 16 heures - Parfait ! Amel raccroche. Elle se sentit un peu mieux, et sa migraine avait complètement disparu. Elle retourne dans son lit et paresse un long moment avant de se décider à prendre un bain chaud qui la revigore et redonne des couleurs à ses joues pâles. Elle se sentit tout de suite après une faim de loup, et se rend dans la cuisine où sa mère venait de débarrasser la table et faisait la vaisselle. Elle lui jette un coup d'œil interrogateur et Amel esquisse un sourire. - Cela va mieux, et maintenant j'ai très faim. - À la bonne heure, je me demandais vraiment si je ne devais pas. Ce que tu peux faire par contre, ma chère maman, c'est de me servir à manger. J'ai une de ces faims ! - Oui, je vois. Assieds-toi ! Elle la sert copieusement et la jeune fille se met à manger de bon appétit. Elle avale le tout jusqu'à la dernière bouchée, puis se sert un café. Sa maman, rangeait les assiettes dans le grand placard au fond de la cuisine, et Amel se lève pour lui donner un coup de main : - Ramzi passera tout à l'heure… - Ah ! tu veux que j'appelle ton père ou l'un de tes frères pour lui tenir compagnie ? - Mais non, mère… il passe prendre de mes nouvelles. - Eh bien, qu'il soit le bienvenu… - Je crois que je ferais mieux de sortir un peu. Une bonne marche va me dégourdir les jambes… - Si tu te sens d'aplomb, pourquoi pas ? - Eh bien je me sens d'aplomb, et puis on doit déjà discuter Ramzi et moi. - Bien ! Je vois que tu as déjà tracé ton programme Amel… - Non, le programme je l'avais tracé autrement. Il veut d'ailleurs qu'on se marie avant la fin de l'été. - Avant la fin de l été ? - Oui ! - Tu veux dire dans deux mois ? - Oui, tu vois un inconvénient ? - Non, mais toi, seras-tu prête ? Il y'a un tas de choses à préparer, tes toilettes à coudre… - Oui, je sais tout ça. Je crois que je vais me contenter de peu… pas trop de toilettes, pas trop d'invités, une simple cérémonie familiale suffira. - Hum… je ne sais pas Amel… Tu oublies qu'on a une grande famille ? - Non… mais nous ne sommes pas obligés d'inviter tout le monde ! - Je ne pense pas que ton père soit de ton avis… moi non plus, d'ailleurs. - Alors quoi… tu veux que je reporte mon mariage à cause de ces absurdités ? Je ne vais tout de même pas attendre deux ans pour faire plaisir à tout ce beau monde que tu comptes inviter ! Y. H. (À suivre)