Résumé de la 93e partie n Jack fixe un rendez-vous à Neeve pour dîner avec elle. L'article d'Ethel rend la boîte de Kearny plus célèbre. Sa première réaction fut de l'ignorer, comme il l'avait fait tout au long de la semaine. Mais, l'appel persistant, il hésita. Bien sûr, Ethel avait horreur que l'on réponde à sa place au téléphone. Cependant, au bout d'une semaine, ne semblerait-il pas logique qu'elle cherche à le joindre ? Il déposa le sac de provisions dans la cuisine. La sonnerie stridente continua. Il finit par soulever le récepteur. «Allô.» La voix à l'autre bout du fil était brouillée et gutturale. «Passez-moi Ethel Lambston. Je dois lui parler. — Elle est absente. Je suis son neveu. Voulez-vous me laisser un message ? — Et comment ! Dites à Ethel que son ex-mari doit un paquet de fric à des types pas du tout comme il faut, et qu'il ne pourra pas rembourser tant qu'il la paye. Si elle continue à le presser comme un citron, ils vont s'en mêler. Dites-lui qu'elle pourrait avoir du mal à taper à la machine avec les doigts cassés.» Il y eut un déclic et la communication fut coupée. Doug reposa machinalement le récepteur et se laissa tomber sur le canapé. Des gouttes de transpiration envahissaient son front, ses aisselles. Il serra les mains pour les empêcher de trembler. Que devait-il faire ? L'appel était-il une menace réelle ou une farce ? Il ne pouvait pas le négliger. Il ne voulait pas prévenir la police. Ils risquaient de se mettre à poser des questions. Neeve Kearny. Elle était la seule à s'inquiéter d'Ethel. Il allait lui raconter le coup de téléphone. Il aurait l'air du neveu effrayé, inquiet, qui demande conseil. Ainsi, qu'il s'agisse d'une farce ou non, il serait couvert : Eugenia fermait les tiroirs contenant les bijoux fantaisie quand le téléphone sonna dans la boutique. Elle souleva l'appareil. «C'est pour toi, Neeve. Quelqu'un qui semble bouleversé.» Myles ! Une autre attaque cardiaque ? Neeve se précipita sur l'appareil. «Oui.» Mais c'était Douglas Brown, le neveu d'Ethel Lambston. Il ne restait rien de son insolence railleuse dans sa voix. «Mademoiselle Kearny, avez-vous une idée de l'endroit ou je pourrais joindre ma tante ? Le téléphone sonnait quand je suis rentré chez elle. Un type m'a dit de la prévenir que Seamus — c'est son ex-mari — est couvert de dettes et qu'il ne peut pas les rembourser tant qu'il lui donne de l'argent. Si elle ne renonce pas à la pension, ils ont promis de lui donner une leçon. Elle pourrait avoir du mal à taper à la machine avec les doigts cassés, a menacé le type.» Douglas Brown semblait au bord des larmes. «Mademoiselle Kearny, il faut prévenir Ethel.» Lorsque Doug raccrocha, il savait qu'il avait pris la bonne décision. La fille de l'ex-préfet de police lui avait conseillé de téléphoner à la police et de leur raconter la tentative d'intimidation. Aux yeux des flics, il passerait pour un ami de la famille Kearny. Il s'apprêtait à saisir le téléphone, quand la sonnerie retentit à nouveau. Cette fois, il souleva l'appareil sans hésitation. C'était la police qui lui téléphonait.Le vendredi, Myles Kearny préférait débarrasser le plancher le plus tôt possible. Lupe, leur fidèle femme de ménage, passait toute la journée à laver, passer I'aspirateur, frotter, astiquer. (à suivre...)