Résumé de la 1re partie n Venue de Cuba, la petite famille Vincente s'installe au pays de la liberté. Au fil des mois, le changement de l'environnement sur le mental déplaît au chef de famille. Rien ne va plus dans le ménage. Margarita lui fait d'ailleurs savoir, à plusieurs reprises, qu'elle déteste cette émission, à ses yeux d'une vulgarité complète. Comment peut-on se repaître ainsi, des heures durant, de ces déballages indécents et racoleurs ? Mari et femme se rendent compte de ce que leurs ambitions personnelles diffèrent chaque jour un peu plus. Heureusement Pilar est là pour les réunir, objet de leur adoration... Mais bientôt, hélas, Pilar ne suffit plus à assurer la cohésion du ménage. Vincente et Margarita, comme c'est souvent le cas, n'ont pas tout à fait la même idée de l'éducation nécessaire aux jeunes filles. Vincente serait plus «coulant», Margarita plus «ferme». Bref, au bout de plusieurs années de vie commune, le divorce est prononcé. A sa grande déception Vincente apprend que Pilar, vu son jeune âge, quatorze ans, est confiée à la garde de sa mère. A chaque occasion Vincente, lorsqu'il voit sa fille, la couvre de cadeaux, bijoux, vêtements de prix. Pilar est décidément bien gâtée. Elle devient une vraie jeune fille américaine. Tout en gardant, hélas pour elle, une certaine idée des valeurs latino-américaines. Elle sort avec des garçons de son âge. C'est la catastrophe. Vincente, en évoquant ce tournant de son histoire, se met à sangloter au bout du fil. Deborah l'encourage à continuer. Elle prend des notes en même temps. Au bout du fil, la voix du Cubain, qui semble désespéré, conte la suite. Un beau jour Pilar lui téléphone et lui demande de venir de toute urgence au domicile de Margarita. En arrivant, il est effrayé de voir le visage livide de sa petite poupée adorée. Tout de suite, il pressent un drame. En quelques mots hachés, Pilar lui avoue tout : elle est enceinte. De son petit ami, un garçon latino-américain à peine plus âgé qu'elle. Que faire ? Margarita n'est pas au courant. Vincente préconise de tout raconter à son ex-épouse. Il se charge d'arrondir les angles. Mais en rentrant le soir de son salon de coiffure Margarita, du haut de ses grands principes d'éducation, ne réagit absolument pas comme prévu. Vincente lui a pourtant téléphoné pour lui dire que leur enfant était en pleine crise, pour lui demander de l'écouter et de réagir avec tendresse. Peine perdue, quand elle apprend que Pilar, malgré ses promesses, malgré ses airs de vertu, va sans doute mettre un enfant au monde, Margarita, incapable de contrôler sa colère, gifle sa fille plusieurs fois, à la volée. Et ce n'est qu'un hors-d'œuvre. Les sanctions pleuvent : interdiction de sortir, de revoir le petit ami coupable, menaces, tout le grand jeu. Pilar, déjà suffisamment effondrée, se retrouve comme prise au piège. Son seul soutien, son père, n'est pas à portée de la main pour la prendre entre ses bras... Le pire est encore à venir. Vincente continue son histoire et, à ce point du récit, Deborah entend comme un écho résonner dans sa mémoire. Un souvenir d'entrefilet aperçu dans les journaux. L'homme raconte qu'un matin le téléphone a sonné, une voix lui demandant de se rendre, toutes affaires cessantes, chez son ex-épouse. Là, horrifié, il est confronté à la plus grande douleur de sa vie. Pilar son ange, son adoration, gît sur un brancard d'hôpital, recouverte d'une couverture grise et anonyme. Elle s'est tiré un coup de revolver en pleine poitrine, résolvant du même coup, par l'irréparable, un problème qu'elle n'était après tout pas la première ni la dernière à affronter en ce bas monde. Vincente, en dehors de son chagrin, ressent une vague de haine pour Margarita. Une fois passé le torrent d'insultes cubaines dont il l'abreuve, Vincente se précipite pour porter plainte contre son ex-femme. (à suivre...)