Au total, grâce aux nouvelles infrastructures, la capacité théorique de traitement passera de 35 millions de passagers en 2005 à 43,5 en 2008-2009. Branle-bas de combat, mercredi dernier, au siège d'Air France, où de nombreux journalistes venus d'Europe et d'Afrique ont eu l'opportunité de découvrir, à travers une exposition sur les lieux, tout l'intérêt que porte la compagnie aérienne française aux nouvelles technologies qui sont devenues une partie intégrante de sa stratégie actuelle et future. Le client placé au cœur de sa politique, la compagnie se met à l'ère du numérique et entreprend un tournant décisif dans sa quête de se maintenir dans sa position de leader avec le titre de “premier transporteur mondial en termes de chiffre d'affaires”. Cette ambition s'explique aussi par l'inauguration du satellite 3, intervenue en juin dernier, et conforte Air France dans sa vision conçue pour le long terme. Une visite guidée à travers le terminal E et le S3 construit par les aéroports de Paris et dédié à Air France et à ses partenaires de l'alliance Skyteam. Octobre et décembre 2007 marquent l'ouverture en deux étapes de la totalité de ce satellite pour une capacité de 8,5 millions de passagers annuellement. Un chiffre important auquel s'ajoutera celui de 7,2 millions avec l'ouverture du S4, prévue en 2012, distant de 500 m du S3 et relié par un train automatique qui permet le déplacement en quelques secondes. Actuellement, le S3 est relié au terminal 2E également par le train automatique et, dès janvier 2008, au terminal 2F par un module de liaison équipé de trottoirs roulants. Spacieux et moderne, le S3 permet des correspondances rapides, en plus de tout le confort que peut offrir une salle d'embarquement géante avec ses 850 mètres et une superficie de 226 000 m2. L'orientation en diagonale a été pensée de façon à ce que le passager voit toujours ce qui se passe à sa porte d'embarquement, le tout dans un design moderne. Au centre, un immense panneau d'information baptisé le “Grand Charles” qui relie le terminal E au S3 et affiche jusqu'à 170 vols simultanément, comme indiqué par nos guides d'Air France, principal exploitant de ce bâtiment gigantesque avec une capacité de plus de 20 points de contact avec la particularité d'être flexible de façon à s'adapter au type de vols souhaité (long ou moyen courriers). À noter qu'un certain nombre de portes d'embarquement est prévu pour l'A380 (mise en service en 2009) qui peut transporter un plus grand nombre de passagers sans augmenter autant le nombre de vols. L'infrastructure est, certes, au cœur de ce qui s'apparente à une véritable révolution pour la compagnie, surtout que l'ambition est carrément de devenir une référence pour le service en aéroport et de faire de Paris-Charles-de-Gaulle le hub favori des clients. Pour cela, Air France ne lésine pas sur les moyens et investit sur ses offres et fait de la logistique un défi quotidien. Forte de ses 8 600 personnes employées sur l'aéroport par la compagnie qui accueille quotidiennement en moyenne plus de 90 000 clients et fait transiter 34 000 bagages en correspondance. S'ajoute à cette fourmilière, le centre de contrôle du hub (inauguré en mars 2007) pour optimiser la ponctualité et la réussite des correspondances à plus forte raison que 55% des clients de la compagnie à Paris-Charles-de-Gaulle sont justement en correspondance. Un aspect que Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM, n'a pas omis en mettant en exergue toute la pertinence d'une fusion qui a beaucoup servi cette stratégie de correspondances. “Nous n'exploitons pas des vols mais nous construisons des réseaux”, a déclaré, pour sa part, le patron d'Air France lors de la conférence de presse organisée au siège de la compagnie aux côtés de ses proches collaborateurs, en l'occurrence MM. Pierre-Henri Gourgeon, DG délégué du groupe d'Air France-KLM, Bruno Matheu, DG adjoint marketing et réseau, et Pascal Izaguirre, DG adjoint exploitation. M. Gourgeon, quant à lui, a fait ressortir l'efficacité des liaisons entre les différentes plates-formes de correspondances en procédant à une comparaison entre les hubs avec une note spécifique sur le gain de temps qui fait, selon lui, toute la différence entre les compagnies et qui motive la plupart du temps le choix du client. Acheter son billet et s'enregistrer via Internet, via son portable ou à travers le Boerd libre service, sont des produits sur lesquels Air France mise avec, entre autres, plus de confort pour le business classe et plus d'avantages pour la première où le passager a carrément droit au tapis rouge et à la Limousine qui le conduit jusqu'au pied de l'appareil. Le salon dédié pour cette catégorie est déjà là pour témoigner d'un traitement spécifique pour cette catégorie de voyageurs, en plus de nouveaux produits qui interviendront incessamment, tel que imprimer son trajet de correspondance sur le hub à partir de chez soi (courant septembre) ou encore une petite merveille technologique réservée dans un premier temps seuls aux Anglais. Il s'agit de “Air France Keep in touch” qui sera opérationnel dès cet automne et permettra, une fois cette application installée sur son micro, d'être informé en temps réel des promotions tarifaires au départ de chaque région. Aujourd'hui, qu'ils soient achetés sur Internet, par téléphone ou en agence, plus de 85% des billets utilisés sur le réseau d'AF sont électroniques. N. S.