Après leur avoir été refusée plusieurs fois par le pouvoir exécutif (le Chef du gouvernement et le ministre des Finances), une audience vient d'être accordée par les responsables de l'APN aux représentants des travailleurs du groupe Khalifa. En effet, le président de l'Assemblée populaire nationale a reçu hier une délégation du comité de sauvegarde du groupe de Rafik Khalifa. Laquelle délégation composée de trois membres du comité et conduite par M. Abdelkrim Hassani, président de la CIPA, a exposé les préoccupations des employés qui risquent, si aucune solution n'est dégagée par les pouvoirs publics pour sauver leur poste de travail, de se retrouver à la rue. M. Hassani a plaidé pour la sauvegarde des acquis des travailleurs, tout en suggérant une sortie de crise. “Je vous demande, M. le président de l'APN, d'intervenir auprès du pouvoir exécutif afin de trouver une solution pour les travailleurs. Supposons qu'il y a détournement et malversations dans le groupe Khalifa, cela n'empêche pas l'Etat de prendre en compte le poids social et économique de la décision de la disparition de ce groupe privé. Si le PDG du groupe est coupable, les employés n'y sont pour rien. Je souhaite que les autorités compétentes accordent des circonstances atténuantes, ne serait-ce que pour sauver l'acquis des 50 000 travailleurs.” Tels sont les propos exprimés par le chef de la délégation au troisième homme de la République, qui n'a pas manqué pour sa part de relever que l'analyse faite de la situation est objective. M. Karim Younès ajoutera encore qu'il est convaincu de la nécessité de préserver les postes d'emploi. Tout comme il n'a pas hésité à rappeler ses déclarations au lendemain des accusations portées par le député français Noël Mamere à l'encontre du groupe Khalifa. Sans interférer dans les attributions du pouvoir judiciaire, le président de l'Assemblée nationale a promis d'alerter les autorités compétentes pour rester vigilant quant à la préservation de l'acquis des travailleurs. A noter enfin que des employés du groupe Khalifa devaient tenir hier en début d'après-midi un sit-in devant le siège de l'APN, mais ils en ont été empêchés par les services de sécurité. R. H.