Il soutient que l'Assemblée populaire nationale se limite exclusivement au soutien du programme présidentiel. Le rôle dévolu à la chambre basse du Parlement «ce n'est certainement pas le contre-pouvoir» a laissé entendre hier l'invité de l'émission «Tahawoulat» de la Chaîne I, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari. Cette réponse semble destinée à ceux qui considèrent l'Assemblée nationale comme une institution croupion ou une caisse de résonance du gouvernement. «L'opposition aux projets de loi de l'Exécutif? Non!» rétorquera, catégorique, l'orateur. En fait, précise-t-il «l'APN est liée au gouvernement par un accord de soutien au programme du président de la République». Ainsi, le rôle politique de l'Assemblée populaire nationale «se limite exclusivement au soutien du programme présidentiel» affirme-t-il encore. D'ailleurs, souligne-t-il «souvent la majorité offerte par l'Alliance présidentielle se trouve confortée par les élus du FNA de Moussa Touati et d'autres petites formations». Cette situation de vases communicants, où la relation étroite et quotidienne entre le gouvernement et l'APN est qualifiée par Ziari «d'un travail de coordination politique sans discontinuité». De ce fait, la consultation et la proximité avec le gouvernement permettent à ce dernier de s'assurer au préalable de l'unanimité qui sera réservée à ses projets de lois soumis à l'assemblée, a expliqué en substance l'orateur. Dans le même ordre d'idées, M.Ziari révèle que le report de dépôt de certains projets de loi comme ceux des nouveaux Codes communal et de wilaya est dû au fait que le consensus n'est pas encore réuni. Ceci dit, le président de l'APN n'a pas manqué de fustiger l'opposition. «Nous avions souhaité une opposition positive, mais malheureusement, il s'avère qu'elle est non seulement très faible mais aussi elle ne se préoccupe que des choses marginales sans aucun écho auprès des citoyens», déplore-t--il. Les questions de la flambée des prix des produits de première nécessité et des scandales de corruption ayant ébranlé la puissante Sonatrach, les départements du transport, des travaux publics et de la pêche, ont été également évoquées superficiellement. Dans ce contexte, le même responsable s'est contenté d'insinuer que «le député n'a pas le droit de fourrer son nez dans des affaires dont les dossiers sont entre les mains de la justice». Et d'ajouter: «Qu' on n'a pas tant besoin d'une loi complémentaire que des textes d'application.» «Si le rôle du député en faveur de l'Exécutif, au niveau national est clair, en revanche, au niveau local il a fallu l'avènement de la récente instruction du Premier ministre aux walis pour permettre à ce dernier un droit de regard sur les programmes de développement local», constate-t-il. Cependant, le président de l'APN avoue la médiocrité du niveau de certains parlementaires. Lesquels, dira-t-il, «sont incapables de cerner ou percevoir les lacunes dans le système législatif», autrement dit, incapables de légiférer. Ceci est d'ailleurs, perceptible à travers le maigre bilan de la session d'automne qui vient d'être clôturée. La session en question aura été la plus pauvre. Seule la loi de finances 2010 a été soumise aux débats. Alors que quatre autres lois, en plus de la loi de finances complémentaire 2009, avaient été expédiées par ordonnances. Tandis qu'une dizaine d'autres projets de loi, initialement programmés pour la même session, «ne sont pas encore présentés par le gouvernement», selon l'orateur. Cependant, aucun projet de loi émanant d'un groupe parlementaire n'a pu accéder au-delà du bureau de l'APN. S'agissant de la mission de contrôle, l'orateur soutiendra que «le Parlement participe effectivement à la prise de décision à travers les débats dans les commissions en présence des ministres et les questions orales à la plénière». Toutefois, l'immense retard accusé entre les questions et les réponses, durant parfois deux années, est mis par l'orateur sur le compte des aléas du direct et le temps de diffusion imparti par la Télévision. Néanmoins, selon le même orateur «un projet de création d'une chaîne parlementaire est soumis au gouvernement». Enfin il faut dire que le Parlement est loin d'être au diapason de la réalité sociale selon quelques observateurs.