Comment parvenir à faire du tourisme saharien un levier de développement durable ? Le tourisme peut-il, à lui seul, en être le catalyseur ? Beaucoup de questions ont été posées pendant les trois journées de l'Atelier international portant sur l'élaboration d'une stratégie pour un développement durable du tourisme au Sahara qui s'est achevé hier à Ghardaïa. Les participants ont abordé tous les aspects liés au thème de la rencontre dont le plus important est la lutte contre la pauvreté. Il en ressort que le tourisme saharien est un facteur de paupérisation par ses effets dévastateurs sur les ressources naturelles locales. Le touriste, qui est considéré comme “un destructeur potentiel”, met constamment en péril le patrimoine naturel, ce qui cause la paupérisation des populations locales. Les intervenants ont été nombreux à mettre l'accent sur cet aspect qui, du coup, met en avant l'autre revers de la médaille. Le tourisme n'est pas seulement un facteur de développement, il est aussi à l'origine d'une paupérisation exacerbée par ses conséquences négatives. Après trois journées de débat, les participants ont conclu, à travers une déclaration par laquelle ils appellent les gouvernements des pays ayant le Sahara en commun et tous les acteurs intervenant dans le secteur, à soutenir la stratégie proposée et à renforcer la coopération. Selon eux, la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel passe nécessairement par une approche pluridisciplinaire, sous-régionale et intégrée du développement durable du tourisme au Sahara. Ils ont également fait des propositions pour un plan d'actions à mettre en œuvre dans le cadre de partenariats avec des agences des Nations unies, le PNUD, l'OMT et l'UNEP et entre les gouvernements notamment. Parmi ces propositions, il y a lieu de citer l'élaboration d'un instrument de coopération sous-régionale portant sur la stratégie de développement durable du tourisme au Sahara dans une perspective de lutte contre la pauvreté, et l'élaboration d'une charte éthique du tourisme durable au Sahara et sa diffusion. Les intervenants ont également préconisé la mise en place de projets pilotes, tels que des ateliers de formation pour guides touristiques, la réhabilitation des maisons traditionnelles pouvant être aménagées en hébergements touristiques et la promotion du patrimoine immatériel du Sahara. R. M.