Le syndicat exige le départ du P-DG retraité comme préalable à toute reprise de travail au sein de l'entreprise Le mouvement de grève, déclenché par plus de 300 travailleurs de la société des travaux hydrauliques (Sothyob) de la wilaya d'Oum El-Bouaghi depuis le 29 septembre dernier, se poursuit pour la troisième semaine sans qu'aucune solution se dessine. D'autant plus que les deux parties campent sur leur position. Les travailleurs et le syndicat demandent le départ du P-DG retraité comme seule issue pour la reprise de toute activité au sein de l'une des rares entreprises (EPL) encore en fonction au niveau de la zone industrielle. La tutelle (le holding) et le gestionnaire (P-DG retraité) de l'entreprise considèrent que le débrayage est illégal, et le départ ou le maintien du premier responsable de l'entreprise revient à la tutelle. Dans l'attente d'une éventuelle fin de ce conflit, ce sont plus de 300 familles de travailleurs, dont la situation sociale déjà précaire est exacerbée depuis le début de ce débrayage par le fait que les salaires des mois de septembre et octobre, qui n'ont pas été versés. Pour rappel, le mouvement de grève a été déclenché suite à la précarité socioprofessionnelle des travailleurs selon le syndicat, et l'absence de prise en charge des revendications sociales, notamment l'augmentation des salaires, la prime de transport pour les travailleurs habitant à plus de 50 km du lieu de travail, l'absence de promotion, le recrutement abusif de retraités au sein de l'entreprise, la non-perception de bénéfices de fin d'année, les dépassements intolérables de la direction, et le nombre record d'affaires portées devant la justice et tranchées en faveur des travailleurs sans pour autant que ces derniers ne soient réhabilités ou régularisés. Du côté de la direction, l'on considère que la convention collective en vigueur, signée en janvier 2002, a permis une augmentation de 500 à 1 500 DA pour chaque travailleur, et insiste sur les menaces pesant sur l'entreprise en cas de révision des salaires en raison du taux élevé de la masse salariale qui a atteint 60% au 2e trimestre 2002. S'agissant du débrayage, le directeur contesté considère que la protestation a dépassé le cadre légal pour porter atteinte à la liberté du travail, et coûte 120 millions de dinars de perte quotidiennement à l'entreprise. K. M.