La grève des 1 870 travailleurs de cette entreprise se poursuit toujours. Ils exigent carrément la réintégration de leur collègue, président du conseil de participation. Déclenchée le mois juin dernier pour protester contre la mesure de licenciement prise par la direction d'Alfapipe (ex-Alfatus) à l'encontre du président du conseil de participation (CP), la grève des 1 870 travailleurs de cette entreprise se poursuit toujours. Il semble même que le conflit s'enlise du fait que le syndicat qui exige la réintégration immédiate de son représentant à ses fonctions au sein de l'entreprise se voit opposer un refus catégorique de la part de la direction générale tout en s'en prenant aux organisateurs du mouvement. Les représentants des travailleurs parlent aujourd'hui de règlement de comptes, dont leur collègue aurait fait les frais. Selon les syndicalistes d'Alfapipe Annaba qui ont contacté Liberté, le directeur général de l'entreprise n'aurait pas admis que le président du CP s'ingère dans la gestion de l'entreprise, notamment en ce qui concerne la prise en charge du programme de production. Toujours selon eux, l'équipe dirigeante aurait fait preuve d'une négligence coupable en “perdant des marchés très importants pour les unités de tuberie d'Alfapipe-Ghardaïa et Annaba alors que lesdites unités n'ont plus de plan de charges et risquent la fermeture pure et simple”. Et de citer une offre de quelque 1,5 milliard de dollars au titre de l'adduction en eau sur 1 300 km entre Aïn Salah et Tamanrasset ou encore une autre relative à la fourniture de 800 km de tuberie au profit de la Songhaï d'un montant de 120 millions de dollars, qui auraient été “raflés” par des entreprises concurrentes espagnole et chinoise. L'argument avancé par la DG pour justifier la mesure de licenciement du syndicaliste et selon lequel ce dernier aurait été sanctionné pour “avoir pris” des libertés en organisant une mission sur Alger avec les moyens d'Alfapipe sans l'autorisation préalable de sa tutelle “ne serait que le début d'une cabale qui viserait tous ceux qui n'entrent pas dans les rangs de l'équipe dirigeante”. Les syndicalistes en veulent pour preuve les restrictions paralysantes qui leur sont imposées par la direction. Ils dénoncent entre autres l'interdiction formelle de quitter le complexe d'El Hadjar qui a été ordonnée à leur encontre ou encore les tentatives de briser le mouvement de grève en requerrant les services d'une société privée spécialisée dans la manutention assistée pour faire face soi-disant à l'hostilité des représentants des travailleurs. A. ALLIA