La grève des travailleurs de l'Entreprise nationale des industries électroniques (Enie) se poursuit toujours. Entamé samedi dernier, le mouvement de débrayage est ponctué par un arrêt de travail au sein de deux chaînes de production. Selon la direction générale, cette grève cause un manque à gagner qui se situe à 12 millions de DA/j et s'est distinguée par la démarcation du syndicat de l'entreprise qui juge cette action illégale. Ainsi, selon les responsables syndicaux de l'entreprise, cette protestation est intervenue après la régularisation de quelques travailleurs occupant des postes autres que leurs postes d'origine et ce, depuis 1998. Les promotions ont été gelées sur décision de l'ancien P-DG, lorsque 2 200 employés ont été libérés dans le cadre du départ volontaire et 1 024 en retraite anticipée, et les postes vacants ont été pourvus sans décision. Au sujet de la révision de la convention collective, A. Berrouane, responsable de l'organique du syndicat, affirmera : “C'est une vingtaine de personnes qui entrave la liberté du travail, et cette action n'est pas venue par hasard à un mois de la coupe du monde. Où est l'Etat ? Cet arrêt de travail est illégal et, d'ailleurs, nous avons pris, à ce sujet, nos responsabilités en tant que syndicalistes en adressant deux correspondances officielles à la direction générale et à la fédération. Cet arrêt de travail ne concerne que deux unités sur les douze existant à l'échelle nationale et le taux de suivi du mouvement n'est pas aussi important.” Interrogé, le P-DG de l'entreprise, M. A. Berekla, qui a pointé un doigt accusateur en direction des meneurs de cette action, a déclaré : “Pourquoi c'est toujours la même histoire qui se répète ? Ce sont les gens qui ont été écartés par la logique des choses qui veulent revenir, et nous avons un partenaire officiel. Les travailleurs doivent savoir aussi qu'un concurrent dont la qualité du produit est nettement moindre a pu écouler en quelques jours plus de dix mille unités. En ce qui nous concerne, nous avons réduit la masse salariale de plus de trente pour cent et l'objectif recherché est de réduire cette masse sans perturber la production. Cent quatre-vingt-sept ont été concernés par le remplacement et ça a coûté à l'entreprise en terme de régulation 1,3 %”, a-t-il conclu. A. BOUSMAHA