Les bénéficiaires en attente de logements dénoncent les pratiques “illégales” de certains promoteurs qui n'hésitent pas à demander des dessous de tables. En dépit des efforts consentis par les autorités locales et des promoteurs publics qui œuvrent à atténuer, un tant soit peu, la crise de logement dans la deuxième wilaya du pays de par sa population, des entrepreneurs auxquels l'Etat a confié la mission de réalisation de logements sociaux participatifs entrant dans le cadre du programme de 1 million de logements imposent leur diktat au détriment de la loi, rendant ainsi, l'accès au logement LSP très difficile, voire impossible. En effet, selon des souscripteurs qui ont pris attache avec notre bureau de rédaction, des promoteurs, qui ont bénéficié de plusieurs avantages dont des locaux commerciaux ou encore d'un abaissement du prix du mètre carré de terrain, “continuent à profiter de la crise du logement pour faire de l'argent sur notre dos, en demandant, périodiquement, des sommes supplémentaires”, selon les propos des souscripteurs. “Certains promoteurs sont même allés jusqu'à exiger des dessous de table”, affirme l'un des bénéficiaires. Et d'ajouter : “Le choix des étages et des immeubles est payant. C'est à prendre ou à laisser, d'autres souscripteurs sont inscrits et ils sont prêts à payer cash, lancent certains promoteurs aux souscripteurs qui refusent de payer les sommes supplémentaires.” Pourtant, la loi prévoit dans ce genre de cas un tirage au sort en bonne et due forme. Mais les promoteurs font fi de toute réglementation. “On pensait que le promoteur allait procéder à un tirage au sort pour la désignation des étages, en présence d'un huissier de justice, comme le font, généralement, les entrepreneurs publics, mais ce dernier nous a surpris en nous demandant jusqu'à 150 000 DA pour nous laisser choisir”, nous a déclaré un prétendant pour un logement participatif, à la cité El Hidhab, à Sétif. “Pis, le promoteur a procédé à des attributions illégales, l'entrepreneur qui réalise 100 logements dans un site et 30 dans un autre et dont les listes ont été confectionnées chacune à part, a favorisé certains bénéficiaires et leur a octroyé des logements qui ne leur revenaient pas de droit”, déclare un autre souscripteur. Aussi, les citoyens bénéficiaires des logements sociaux participatifs, las d'attendre le bon vouloir des autorités locales, ont adressé une correspondance au président de la République pour dénoncer les agissements de ces pseudo entrepreneurs. Rappelons que le président de la République, lors de sa visite, a affiché son mécontentement quant aux facilités “exagérées” accordées aux promoteurs. Rappelons aussi que la wilaya de Sétif a lancé, depuis le début de l'année 2005, la construction de pas moins de 10 000 logements, toutes formules confondues. Aucun, cependant n'a été livré à ce jour ! Faouzi Senoussaoui