Si la situation dans sa globalité a pu être rétablie dans la grande partie de la ville de Tizi Ouzou après les fortes intempéries qui ont, pour rappel, causé, le 1er novembre dernier, d'énormes dégâts, notamment matériels, mais aussi humains, il reste encore des quartiers où des familles entières continuent à vivre une situation des plus désolantes et surtout à courir encore des dangers qui peuvent, si rien n'est fait, causer de nouveaux drames. C'est le cas du très fréquenté axe Kerrad-Rachid dans le centre ville de Tizi Ouzou où une dizaine de familles déjà traumatisées le jour de l'inondation se lèvent chaque matin avec la peur au ventre de voir ce qui reste des murs de leurs habitations céder et causer des dégâts supplémentaires. “Le jour des inondations, le rez-de-chaussée de notre habitation a été subitement inondé à hauteur de 1,5o m, c'était tel un tsunami, ce qui a causé d'importants dégâts. Tous les membres de la famille étaient blessés et tout ce qui était à l'intérieur comme mobilier, véhicules et autres objets a été détruit. En gros : on a tout perdu”, nous raconte un des habitants au niveau de l'intersection menant vers la direction de l'éducation, tout juste en face de l'immeuble abritant le cadastre. “L'inondation aurait pu être évitée, ou tout au moins atténuée, si seulement les canaux d'évacuation n'étaient pas complètement bouchés avec du goudron, ceci démontre toute la négligence et l'incompétence des autorités”, nous expliquera-t-il encore tout en accusant les autorités de wilaya d'avoir laissé des entrepreneurs bâcler ce genre de travaux sans lever le petit doigt. Mais, ajoutera-t-il, abattu, “non seulement rien n'a été fait en amont ou le jour même de l'inondation, lorsqu'il failli y avoir mort d'homme, mais voilà que 15 jours après cette inondation nous sommes toujours abandonnés à notre triste sort”. Les membres de ces familles sinistrées que nous avions eu à rencontrer espèrent toujours que les autorités interviennent au moins pour en finir avec le danger des murs qui risquent de s'effondrer à n'importe quel moment et qui risquent d'engendrer des dégâts, sachant que l'axe en question est fréquenté surtout par des collégiens et ne désespèrent pas aussi de voir leur situation prise en charge par les autorités qu'ils sollicitent, presque dans un cri de détresse pour se rendre sur les lieux et établir leur constat. “Nous continuons à privilégier les voies légales et pacifiques, mais nous serons contraints de procéder au blocage de la route si notre cri n'est pas entendu”, menacent-ils. S. LESLOUS