Avec cette opération des forces de sécurité, c'est la liste des “émirs” du nouveau label Al-Qaïda Maghreb mis hors d'état de nuire qui s'allonge. En neutralisant Abdelhamid Saâdaoui, dit Yahia Abou El-Haythem, les services de sécurité ont fait coup double. D'abord, parce que le terroriste qui a été éliminé à Oued-Aïssi, près de la ville de Tizi Ouzou, n'est autre que le controversé trésorier de l'ex-GSPC, quelqu'un que l'on peut donc considérer comme un cadre de l'organisation terroriste. Le lot de matériel et le type d'armement trouvés en sa possession démontrent en tout cas que l'on a affaire à l'un des responsables du groupe terroriste, et pas des moindres. En sus, celui qui est connu pour être un proche de l'“émir” Droukdel se distingue par sa position de farouche défenseur de l'alignement de l'ex-GSPC sur la nébuleuse islamiste internationale, Al-Qaïda de Ben Laden. Avec cette opération des forces de sécurité, c'est la liste des “émirs” du nouveau label Al-Qaïda Maghreb mis hors d'état de nuire qui s'allonge. En effet, l'élimination de Saâdaoui intervient un peu plus d'un mois seulement après le coup de filet réalisé par les services de sécurité qui ont pu arrêter la cavale d'un autre “émir”, Redouane Fassila en l'occurrence, entre Boghni et Draâ Ben Khedda, toujours dans la wilaya de Tizi Ouzou. De son vrai nom Haraigue Zoheir, l'“émir” Fassila était un proche de Droukdel, mais il était également considéré comme le conseiller militaire de l'organisation terroriste. Quelques semaines auparavant, c'est un autre pilier de l'organisation qui tombe près des Ouacifs, dans le massif du Djurdjura. Il s'agit de Ali Diss, dont le nom serait lié à certains des attentats suicides qui avaient ébranlé le pays il y a quelques mois. Droukdel voit donc sa cour se désemplir comme une peau de chagrin devant les coups de boutoir des services de sécurité. Cela au moment où ses acolytes du sud du pays tentent de reprendre l'initiative avec l'attaque très limitée, et finalement avortée, menée contre l'aéroport de Djanet la semaine dernière. L'étau semble s'être tellement resserré sur les différentes factions de l'organisation terroriste que ses éléments n'ont apparemment d'autre choix que de se lancer dans des opérations qui s'apparentent à des actions suicides. L'objectif recherché à travers ces incursions est bien évidemment d'ordre médiatique. Une façon pour les groupes encore en activité de démontrer que leurs capacités de nuisance sont toujours de mise. Ce qui, en réalité, est loin d'être le cas. H. S.