Plusieurs têtes pensantes de l'organisation ont été neutralisées ou se sont rendues aux forces de sécurité, alors que plus d'une centaine de terroristes ont été abattus ces trois derniers mois, C'est l'hécatombe au sein des groupes terroristes de l'ex-GSPC. Une semaine seulement après l'élimination de Abdelhamid Saâdaoui, alias Yahia Abou Haythem, c'est au tour de Bouderbala Fateh, alias Abdelfatah Abou Bassir de subir l'offensive des forces de sécurité qui, visiblement depuis le 6 septembre, date de l'attentat de Batna, sont passées à une vitesse supérieure dans la lutte antiterroriste. C'est ainsi que plusieurs têtes pensantes de l'ex-GSPC ont été neutralisées ou se sont rendues aux forces de sécurité, alors que plus d'une centaine de terroristes ont été abattus ces trois derniers mois, notamment au centre et à l'est du pays. Un chiffre qui n'a pas été atteint depuis plusieurs années. Mais c'est surtout l'élimination de Saâdaoui qui a été la plus ressentie par l'ex-GSPC en raison de son influence et de l'emprise qu'il exerçait sur les “émirs” des différentes katibate et seriate. En effet, tout passait par ce terroriste qui fut longtemps le bras droit et l'homme de confiance de Hassan Hattab avant de rallier Droudkel, mais pour la forme seulement, puisque Saâdaoui, qui incarne le clan de Boumerdès, avait la mainmise sur toute l'organisation terroriste et détenait les pleins pouvoirs, notamment d'ordre organique, mais aussi les choix stratégiques. Toutes les nominations et les affectations étaient de son ressort. C'est lui qui nomma Harek Zoheir, alias Sofiane El-Fassila, à la tête de la zone 2 qui, à son tour, sera éliminé à Boghni début octobre. Sofiane El-Fassila, qui est un ami d'enfance de Saâdaoui, est considéré comme le responsable exécutoire de tous les attentats kamikazes perpétrés par les différents groupes terroristes. L'ancien “émir” de katibat El-Ansar a été mis hors d'état de nuire avec deux autres chefs terroristes dont l'“émir” de katibat El-Farouk, Abdelhamid Amir, alias Abou Tourab, et un certain Rabah alias Oussama Abou Ishak, un artificier et spécialiste des voitures piégées. L'élimination de ces trois chefs terroristes est intervenue quinze jours après la reddition de K. L., le producteur et fournisseur de films et vidéo à la chaîne Al-Jazeera et un mois avant l'élimination de Ali Abou Dahdah alias Ali Dix, conseiller militaire de Droukdel tué avec Arssas Hamid, un de ses lieutenants, dans un accrochage avec les forces de sécurité à Iboudradrène (Tizi Ouzou). Une semaine après, c'est l'“émir” Seraka de Sahel Bouberak, de son vrai nom Boussena Aïssa, qui sera abattu par l'ANP à Sidi-Daoud avec onze autres terroristes, alors que deux autres terroristes seront capturés. À Réghaïa, les forces spéciales ont arrêté trois terroristes dans une opération spectaculaire menée en plein centre-ville. Les forces de sécurité ont également abattu à Thénia, début octobre, un des principaux “émirs” de Djounoud El-Ahoual, un certain Khaled El-Kbir Djamel dit Farouk. Ce succès des forces de sécurité sera suivi une semaine plus tard par la neutralisation de l'“émir” de seriat El-Forkane de Corso (Boumerdès) Tikhribine Mohamed, et son acolyte Amrouche A., “émir” de seriat Tidjellabine, toujours dans la wilaya de Boumerdès. À noter que les forces de sécurité avaient éliminé en juillet à Yakourène plusieurs “émirs” dont Kasdi Rabah, dit Rabah El-Para, et Belkheir Abdennour, dit Abdennour, alors que quelques semaines avant c'était le principal responsable des kidnappings, un certain H. Rabah de Aïn El-Hamra, qui a été capturé par les forces de sécurité à Tizi Ouzou. Jamais le GSPC n'a subi autant de revers comme ces derniers mois. Il semble que la nouvelle stratégie des forces de sécurité, basée essentiellement sur le renseignement, a donné ses fruits. Non seulement les principaux chefs de l'ex-GSPC ont été pour la plupart éliminés, mais l'offensive des forces de sécurité a complètement démembré et fissuré l'organisation terroriste au point où des clans sont apparus et se livrent une guerre sans merci. Le GSPC est en train de passer ses plus mauvais jours. Comme le GIA, il finira par être démantelé. M. T.