Si l'année 2007 a vu l'élimination des principaux “émirs” du GSPC, l'année 2008 sera marquée par la disparition de ce qui reste de l'ancienne génération du groupe terroriste. La débâcle a commencé au lendemain des attentats du 11 décembre avec l'élimination de l'“émir” de katibat El-Farouk, Bouzegza Abderahmane alias Abou Assra dit Ethoulathi, tué le 28 janvier par une patrouille de l'ANP à Béni Amrane. L'élimination de ce dangereux terroriste est intervenue après le démantèlement du réseau dit des architectes, qui a planifié les attentats ayant ébranlé le siège de l'ONU et le Conseil constitutionnel. Un des architectes, qui est originaire de Thénia, sera capturé dans un chalet à Sghirat près de la ville de Boumerdès, des explosifs et un fusil-mitrailleur en sa possession. Quelques jours plus tard, d'autres “émirs” seront abattus comme le cas de cet ancien du GIA, Roumane Kaddour, alias Abou Hodheifa, “émir” de sériat de Thénia éliminé sur les hauteurs de Ammal par une patrouille de l'ANP. Poursuivant leur offensive, les forces de sécurité abattent Abdi Abdi dit Hamza “émir” de Réghaïa, qui a planifié les attentats perpétrés en novembre 2006 contre les sièges des commissariats de Réghaïa et Dergana, entre autres. Un autre “émir” tombe une semaine plus tard lors d'une embuscade menée par l'ANP dans la région de Boudhar, à Si Mustapha. Il s'agit de l'artificier de la zone II du GSPC Halouane Amrane alias Hadhala, un ancien du GIA. C'est ce terroriste qui a confectionné la plupart des bombes utilisées dans les attentats kamikazes dont celles qui ont explosé le 11 décembre à Alger. Le financier de la zone 2, Tadjer Mohamed, de Ouled Ziane dit “Jack”, ancien bras droit de l'“émir” Abdelhamid Sadaoui sera lui aussi éliminé presque dans la même semaine. Quelques jours après, c'est au tour de O. Sofiane, bras droit de Bentitraoui, “émir” de katibat El-Feth qui tombe sur les hauteurs de Tidjellabine. Quinze jours après, ce sera El-Gahgaah, de son vrai nom Hadjres Boualem de seriat de Zemmouri et ancien du GIA, qui tombera après une embuscade qui lui a été tendue par les forces combinées aux alentours de Zemmouri. En avril 2008, c'est l'“émir” Talha, de son vrai nom Khelifi Youcef, qui sera abattu à Souk El-Had suite à une attaque avortée contre un chantier chinois. Deux mois plus tard, c'est l'“émir” Sghir Mourad alias Mourad El-Pompier, un ancien des GIA, qui sera abattu à Benchoud. Ce terroriste est considéré comme le principal instigateur de l'attentat commis en septembre 2007 contre les garde-côtes de Dellys ayant coûté la vie à 30 militaires marins. Fin août 2008, soit un mois plus tard, c'est le chef des kamikazes de Bouira qui tombe à Lakhdaria. Il s'agit de Derbal Amar Abderahmane dit Mourad Abdel Djabber, alias Abou Hodheifa né en décembre 1970 à Mohammadia, à Alger. Ce terroriste était à l'origine de l'attentat qui a ciblé un bus de l'entreprise SNC Lavalin et qui a entraîné la mort de 12 employés algériens travaillant pour le compte de la société canadienne. Ces éliminations ont été précédées par la mise hors d'état de nuire d'autres poids lourds du GSPC comme Saioud Samir, abattu quelques jours après les attentats du 11 avril à Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès. Puis ce sera le tour de l'“émir” Djelloul, alias Grimèche de la katibat El-Ansar, qui tombera à Benchoud, suivi une semaine après par l'anéantissement du groupe de Khemis El-Khechna. L'élimination d'Ali Diss entraînera la chute du réseau algérois Mais le coup le plus dur assené à l'organisation terroriste fut l'élimination du cerveau des attentats d'Alger et de Lakhdaria Sid Ali Rachid, alias Ali Diss, et de son lieutenant Nour Mohamed dit Haroun El-Achaichia, tous deux natifs de Kadiria, dans la wilaya de Bouira, tués à Iboudrarène (Tizi Ouzou) début juillet 2007. Quelques jours après, c'est le cerveau des kidnappings du GSPC, l'“émir” Zakaria, de son vrai nom Hachemi Rabah, beau-frère de Saâdaoui considéré comme la bête noire des entrepreneurs et des commerçants, qui fut capturé à Tizi Ouzou par les forces de sécurité. À noter aussi la neutralisation, durant la même période, de l'un des plus importants artificiers du GSPC, en l'occurrence D. Nacer, qui sera capturé à Bouchakour dans la région des Issers par la BMPJ de Boumerdès. C'est ce terroriste qui aurait fabriqué les bombes ayant servi aux attentats du 11 avril. Ce coup de filet est suivi quelques semaines après par la mise hors d'état de nuire de l'“émir” de katibat El-Ansar Abdelhamid Amir, alias Abou Tourab, et un certain C. Rabah alias Oussama Abou Isshak. L'élimination de ces terroristes est suivie par la reddition de K. L., producteur et fournisseur de films vidéo à la chaîne Al Jazeera, devenue “porte-parole” du GSPC. Une semaine après, c'est l'“émir” de la zone 6 à Jijel, un certain Houari Youcef, qui sera tué lors d'une embuscade de l'ANP. L'attentat avorté contre le président Bouteflika Après l'attentat de Batna du 6 septembre 2007 ayant visé le président de la République, les forces de sécurité ont redoublé d'intensité dans leur offensive contre les terroristes et arrivent à capturer vivant l'“émir” Abdelfattah alias Bouderbala Fateh, considéré comme l'un des cerveaux des attentats d'Alger, alors que d'autres chefs terroristes seront abattus durant le mois de septembre 2007 comme l'“émir” Serraka, de son vrai nom Boussena Aïssa, tué à Sahel Bouberak près de Dellys avec onze autres terroristes. Vint ensuite le choc terrible pour le GSPC puisque son “vrai émir” Harek Zoheir alias Sofiane El-Fassila, chef de la zone 2, fut éliminé en octobre 2007 suivi par l'ex-“émir” de la “zone 2” Saâdaoui Abdelhamid alias Yahia Abou Haythem, tué un mois après à Tizi Ouzou. L'hécatombe ne s'arrêtera pas là. D'autres “émirs” seront mis hors d'état de nuire, durant cette période, à l'image de l'“émir” Farouk, de son vrai nom Khaled El-Kebir de Djounoud El-Ahoual, ainsi que de Tikhribine et de Amrouche, bras droit de l'“émir” de katibat El-Arkam Omar Bentitraoui. Parallèlement à ces opérations, les services de sécurité ont démantelé plusieurs camps d'entraînement dans plusieurs régions du pays, notamment à El-Oued et à Thénia où un camp pour mineurs a été anéanti. M. T.