L'Ordre national des experts comptables et des commissaires aux comptes (ONECC) déplore sa non-consultation dans l'élaboration de la loi portant système comptable et financier. Selon son président, Mohamed-Lamine Hamdi, la confection de ce texte nécessite la contribution des professionnels algériens. L'intervention des gens de la corporation, explique-t-il, ciblera le développement des textes d'application, la formation en général au nouveau système et l'assistance des entreprises. Dans le cadre de l'application, M. Hamdi appelle à un dialogue franc avec le ministère des Finances. Mieux, il demande à ce que les membres de l'ONECC soient partie prenante de cette loi. Celle-ci, faut-il le souligner, vient définir le système comptable, les conditions et les modalités de sa mise en œuvre. Le texte aura à corriger les dysfonctionnements relevés dans l'ordonnance 75-35 d'avril 1975 portant plan national comptable. La loi se veut en outre une réforme du système comptable appliqué depuis 1975, qui n'est plus adapté aux mutations que connaît le pays dans plusieurs domaines. Elle favorisera la production d'une information détaillée et transparente donnant une image fidèle de la situation financière des entreprises au profit des investisseurs et des gestionnaires. Le nouveau système comptable sera mis en œuvre dès janvier 2009. Ce qui exige une mise à jour des compétences des professionnels du secteur. La mise à jour de ce nouveau dispositif sur le mode des normes internationales d'information financière, à savoir l'IAS (International Accounting Standards) et l'IFRS (International Financial Reporting Standard) doit rendre plus transparent le bilan des entreprises. Les grands cabinets d'expertise comptable ainsi que les commissaires aux comptes doivent de ce fait s'y conformer. Ce nouveau système devrait conduire à faciliter la vérification des comptes et à assurer, au profit des investisseurs, la disponibilité d'informations financières à la fois lisibles et transparentes. M. Hamdi reconnaît que le nouveau système incitera les entreprises à l'ouverture. Ce qui implique une réorganisation et une modernisation. Il permettra la maîtrise de nouveaux outils et logiciels informatiques et la connaissance de nouvelles techniques de communication et de formation. Abordant ce volet, M. Hamdi, invité du forum d'El Moudjahid, a indiqué que l'ordre a tracé un programme ambitieux de formation. Plus de 90 professionnels ont reçu à ce jour une formation de formateurs aux normes internationales. Le président de l'ONECC a annoncé également le lancement du projet d'un institut national de formation en matière comptable. Il appréhende, par ailleurs, l'“absence des pouvoirs publics et particulièrement du ministère des Finances dans le soutien que l'ordre entreprend avec ses modestes moyens pour la mise en œuvre de la loi”. M. Hamdi exprime aussi la crainte de la corporation de se voir imposer un texte de loi sur la profession sans qu'elle ne soit consultée. Sur un autre registre, le texte de loi apporte une solution internationale qui rapproche l'activité comptable en Algérie de la pratique universelle. Ce qui donnera lieu à une production d'informations détaillées, fiables et comparables, reflétant une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. Dès janvier 2009, plus de 250 000 entreprises sont ainsi concernées par ce nouveau dispositif. Il s'agit en premier lieu des grandes entreprises, de celles introduites en Bourse et les multinationales. L'autre élément qu'apportera ce système est une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers facilitant la vérification des comptes. Outre une meilleure lisibilité des comptes des sociétés, il encouragera l'émergence d'un marché financier et une fluidité des capitaux. À travers cette loi, le nouveau système comptable prendra en charge les besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible permettant la comparabilité et la prise de décision. Badreddine KHRIS