“Si le courant de fraude persiste malgré les dispositions répressives de l'ordonnance 05-06, c'est que les trafiquants ont su parfois s'adapter en utilisant des moyens de plus en plus sophistiqués pour contourner et contrecarrer ces interdits”, révèle le document. Le trafic d'armes, munitions et stupéfiants au sud de l'Algérie notamment à destination des pays subsahariens a connu “une hausse particulière ces derniers temps”, note un rapport des services des douanes. Ainsi, 30 armes et 7 183 munitions ont été saisies l'année dernière, 28 armes et 6 481 munitions en 2005 et 15 armes et 136 437 munitions en 2004 outre 24 792 pistolets jouets. La quantité de stupéfiants confisquée est de l'ordre de 2 019 kg en 2006 et 6 000 kg en 2005. Pour l'année dernière, Tlemcen s'est illustrée par un intense trafic de drogue, avec 1 073 kg de cannabis suivie de Béchar avec 674,36 kg, Ouargla 179,36 kg, Oran 81,235 kg et seulement 0,15 kg au port d'Alger. Pour les cigarettes, c'est la Direction régionale des douanes de Ouargla qui a enregistré le plus important nombre de saisies avec 266 627 cartouches. Annaba vient en tête du trafic du cheptel avec 399 têtes, et c'est également dans cette ville que prospère le trafic de carburant avec 628 591 litres d'essence et de gasoil récupérés. La fraude, quant à elle, a touché, ajoute-t-on, au niveau de la Direction des douanes, essentiellement les produits objet d'un taux élevé de droits de taxe à l'importation comme les denrées alimentaires, les pièces détachées et les effets vestimentaires. Pour ce qui est de l'exportation, les produits concernés par ce fléau “sont les produits subventionnés tels que le carburant, ou ceux introduits sous le couvert d'un régime préférentiel”. On cite dans ce sens l'Andi, l'Ansej, ou dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE. Une augmentation d'infractions liées au trafic de carburants est constatée. 1 091 infractions ont été commises en 2006, 842 en 2005 et 488 en 2004 et 13 322 bouteilles d'alcool saisies l'année dernière. “Si le courant de fraude persiste malgré les dispositions répressives de l'ordonnance 05-06, c'est que les trafiquants ont su parfois s'adapter en utilisant des moyens de plus en plus sophistiqués et parfois même à la pointe de la technologie pour contourner et contrecarrer ces interdits pour la pérennité de ce juteux trafic. Aussi, les moyens adéquats doivent être mis à la disposition des personnes chargées de lutter contre ce trafic pour leur permettre d'accomplir au mieux leur mission de protection de l'économie et que ladite ordonnance puisse donner des résultats probants”, peut-on lire dans le rapport en question. Près de la moitié des délits de fraude et de contrebande relevés par les services de douane l'année dernière a fait l'objet d'une plainte auprès de la justice. Soit un total de 2 839 affaires en justice. On remarque qu'aucun contentieux de contrebande n'a fait l'objet de transaction, à cause de l'interdiction contenue dans l'ordonnance 05-06 du 23 août 2005 relative à la contrebande. En 2005, une dizaine de contentieux ont bénéficié, par contre, d'un règlement transactionnel. Nissa H.