La norme en vigueur pour l'installation des pharmacies d'officine en Algérie est définie par arrêté du ministère de la Santé. Cette norme est d'une pharmacie pour 5 000 habitants, a indiqué hier l'Ordre des pharmaciens d'Alger dans un communiqué. Toutefois, dans de nombreuses communes du pays, cette norme est largement dépassée, déplore l'Ordre des pharmaciens de la capitale. Dans la plupart des centres urbains, cette norme est d'une pharmacie pour 3 000 habitants. La norme recommandée par l'Organisation mondiale de la santé est d'une pharmacie pour 20 000 habitants. Le président de l'Ordre, Lotfi Benbahmed, a précisé que cette situation est aggravée par “l'installation anarchique de nombreuses officines en violation flagrante de la réglementation en vigueur”. Selon lui, le respect de la répartition géographique a pour but d'un côté d'inciter les pharmaciens à s'installer sur l'ensemble du territoire national et mettre ainsi le médicament à la disposition de tous les patients et, de l'autre, permettre à l'officine d'être “viable économiquement”, pour que l'exercice pharmaceutique reste un examen médical. En revanche, lorsque les installations sont anarchiques et que la pharmacie est assimilée à un commerce, “de graves dérives sont à prévoir”, a-t-il dit. Il a énuméré parmi ces “dérives” le trafic de psychotropes, la vente sans ordonnance, les accidents dus au mauvais usage du médicament et la vente de médicaments contrefaits. Il a, en outre, estimé qu'“une application rigoureuse de la réglementation en vigueur est (...) indispensable pour protéger la santé publique”. R. Benkaci