Le Snapo réclame 27% à la vente des médicaments et 37% en moyenne à l'achat. Le projet du nouveau décret régissant les prix des médicaments est entre les mains du chef du gouvernement. C'est ce qu'a déclaré, hier, le représentant du ministère du Commerce, M.Hadji, lors de l'ouverture des 3es journées internationales de la pharmacie. «Le dossier est finalisé et est actuellement au niveau du gouvernement. Nous attendons toujours sa publication», a-t-il précisé. Le président du syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), M.Fayçal Abed, a indiqué, à ce propos, que son organisation a toujours plaidé pour une révision et une actualisation des marges bénéficiaires appliquées aux médicaments, dans le cadre de l'application des tarifs de référence. Il faut souligner que les prix du médicament sont toujours régis par un décret des années 1990 devenu, selon le Snapo, obsolète. Un système qui est, estime le syndicat, en totale contradiction avec la politique gouvernementale prônée en faveur du médicament générique. La marge qui revient au pharmacien est de 16% à la vente des médicaments, ce qui est considéré insuffisant par le syndicat qui réclame 27% à la vente et 36-37% en moyenne à l'achat. Le Snapo, indique M.Abed, ne dispose d'aucune information pour le moment concernant la mouture ou encore le taux fixé pour les marges bénéficiaires. «Nous n'avons pas été associés à son élaboration. Idem pour la dernière liste des tarifs de référence», rétorque-t-il. Pour M.Abed, les pouvoirs publics doivent associer son organisation syndicale à tout ce qui devrait se faire ou ce qui se fait pour la profession afin qu'il n'y ait pas de débordement. Le Snapo souhaite ainsi être l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et demande à être saisi officiellement à chaque fois qu'une mesure est prise. «Ce n'est pas au bureau de wilaya de nous aviser sur ce qui se fait. Le Snapo doit être impliqué dans toute décision», a-t-il martelé. Le président du Snapo a évoqué les préoccupations de la corporation et les difficultés rencontrées sur le terrain. «Avant de parler des lacunes, il faut discuter d'abord des conditions de travail des pharmaciens», fera-t-il remarquer. Concernant la fermeture des officines, M.Abed estime qu'il ne faut pas passer directement à cette étape, il faut sanctionner d'abord et il qualifie d'abusive la manière avec laquelle sont faites les inspections. Le Snapo, ajoute-t-il, ne détient pas de chiffres concernant les officines fermées en précisant qu'«on a tendance à confondre mise en demeure et fermeture». Cette question le conduira à parler de l'installation anarchique des pharmacies, dénoncée d'ailleurs par le président de l'ordre des pharmaciens. De son avis, l'arrêté du ministère de la Santé doit être plus clair. Il faut, souligne-t-il, définir les zones enclavées, les gardes, les horaires...A Chlef, il existe 5 installations dictées par le directeur de la santé, et à Jijel, une pharmacienne a ouvert au niveau de cette wilaya mais aussi sur Alger! «Il faut que les textes en vigueur soient appliqués dans le sens positif. Un travail en commun sera engagé aussi avec l'ordre dans ce contexte», insiste-t-il. En outre, les représentants du Snapo estiment que l'exercice légal de la pharmacie implique la fermeture du réseau de distribution d'Endimed. «Certaines agences fonctionnent sans pharmaciens. Ils n'ont pas de diplômes ou de formation en la matière», dénoncent-ils. Le représentant du ministère de la Santé, M.Smati, indique de son côté qu'il existe 500 pharmaciens installés, 50 fabricants, 120 importateurs et 400 grossistes, tout en relevant les lacunes liées notamment au non-respect des horaires d'ouverture des pharmacies.