Au moment où le Premier ministre marocain annonçait la reprise des négociations avec le Front Polisario, ce dernier, par la voix de son représentant à l'ONU, Mhamed Khaddad, en déplorait le retard, qu'il met sur le compte du Maroc Une troisième phase de négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, dans le cadre de l'ONU, devrait commencer fin décembre 2007 ou début janvier 2008, a annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi-Fihri devant les membres d'une commission parlementaire mercredi à Rabat. Cette annonce intervient alors que le coordonnateur du Front Polisario avec la Mission de l'Onu pour un référendum au Sahara occidental (Minurso), M. Mhamed Khaddad, déplorait le retard mis dans la reprise des négociations sous l'égide des Nations unies pour une solution au conflit du Sahara occidental, en faisant porter la responsabilité au Maroc. Pour en revenir au chef de la diplomatie marocaine, il y a lieu de noter qu'il a saisi l'occasion pour emboîter le pas à son chef du gouvernement en lançant à son tour un appel en direction d'Alger. En effet, Fassi-Fihri a émis le souhait que “l'Algérie prenne une attitude positive vis-à-vis de la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara (occidental) lors de la prochaine phase de négociations”, en ajoutant que “cette solution politique consensuelle devrait mettre fin au conflit du Sahara et conduire à l'intégration du Maghreb arabe”. Quant au diplomate sahraoui, il a déclaré à l'APS : “Nous regrettons que le troisième round n'ait pas encore lieu jusqu'à maintenant et la responsabilité incombe au Maroc.” Poursuivant ses déclarations, il indique : “Aucune date n'a été fixée pour le moment pour un troisième round et c'est, malheureusement, à cause de la position de blocage marocaine de répondre positivement à la demande de l'envoyé personnel faite à Manhasset 2, pour que le troisième round ait lieu à la deuxième moitié de novembre.” Selon lui, “ce sont les tergiversations marocaines qui ont empêché la tenue de ce troisième round”. Mhamed Khaddad ne manque pas de rappeler que le “Front Polisario reste ouvert aux négociations et est disposé à répondre positivement à une prochaine invitation de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour un troisième round, qui aura bien évidemment pour objectif une solution qui garantisse la libre détermination du peuple du Sahara occidental”. Sur sa lancée, il désigne le Maroc comme seul responsable du blocage en disant : “Le Maroc porte seul la responsabilité du retard enregistré dans la résolution du conflit du Sahara occidental et de la construction maghrébine.” Rappelant que “les tentatives marocaines de passer outre la légalité internationale et de faire prévaloir l'idée d'autonomie a été rejetée par la communauté internationale”, le représentant du Front Polisario indique qu'“il va de soi que la reprise des négociations devra avoir lieu avant cette date”, en référence à la date du 31 janvier 2008 fixée par le conseil de sécurité de l'ONU comme date butoir pour la présentation au secrétaire général des Nations unies d'un rapport sur le troisième round des négociations. “Le Maroc doit savoir que sa position négative et son obstruction au plan de paix” de l'Onu de 1990, qu'il avait accepté en premier lieu avant de se rétracter, “est la cause principale du retard mis dans le démarrage de la construction maghrébine et pour une paix juste et définitive dans cette partie du monde”, souligne-t-il. Khaddad conclut en appelant le Maroc à “voir la réalité en face et savoir que la seule solution qui corresponde à la légalité internationale est celle qui permette au peuple du Sahara occidental d'exprimer librement son opinion, à travers un référendum libre régulier”. K. ABDELKAMEL