Les Marocains ne veulent pas en démordre quant à leurs tergiversations concernant la question sahraouie. La rencontre de Vienne, même si elle s'est déroulée dans un climat assez détendu, a permis aux représentants du Front Polisario de comprendre que le Maroc ne veut nullement discuter d'une autre solution que son plan d'autonomie. Une conclusion qu'a rendue publique mercredi soir le coordinateur du Front Polisario avec la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M. M'hamed Khaddad. Le représentant sahraoui a donc déploré mercredi l'attachement du Maroc à sa proposition d'autonomie, lors de la réunion informelle tenue à Duernstein, en Autriche. «Nous avons discuté du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et comment y parvenir. Malheureusement, la délégation marocaine s'est contentée, même si l'atmosphère était en général détendue et qu'il y ait eu des discussions approfondies de tous les thèmes proposés par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, de s'accrocher à sa proposition d'autonomie.» Dans une déclaration à la Chaîne III de la radio nationale, M. Khaddad a expliqué que «le Conseil de sécurité, en soutenant la démarche de la réunion informelle, a prescrit que la solution doit garantir le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Rappelant le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, M. Khaddad a souligné que la réunion, tenue sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, devait permettre au deux parties de «débattre de toutes les questions qui pourraient faciliter la négociation et l'aboutissement à une solution juste et définitive du conflit du Sahara occidental». «Le problème du Sahara occidental est un problème de décolonisation», a-t-il encore rappelé, ajoutant que «la proposition faite par le Front Polisario, le 10 avril 2007, est sur la table des négociations et nous avons dit que nous sommes disposés à discuter toutes les possibilités, celle de l'indépendance et celle de l'intégration», a-t-il précisé. Le représentant du Front Polisario à la Minurso a souligné en outre que les deux délégations ont également discuté des «mesures de confiance» et de la question des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Sur ce dernier point, il a indiqué que plusieurs organisations internationales, qui ont visité le territoire, ont apporté des témoignages «éloquents» sur les «violations inadmissibles» des droits de l'Homme au Sahara occidental. M. Khaddad a, par ailleurs, précisé que les deux parties ont accepté de poursuivre les négociations. «Le lieu n'a pas été fixé. La date non plus. Il n'a pas été déterminé également si la réunion va être une réunion informelle à l'image de celle qui s'est tenue à Duernstein ou un 5e round de négociations faisant suite au quatre précédents tenus à Manhasset à New York», a-t-il conclu. Pour rappel, le Front Polisario et le Maroc se sont engagés, mardi soir, à poursuivre les négociations sans donner toutefois une date pour ce rendez-vous pris. Cette rencontre s'est tenue sous l'égide de l'ONU conformément à la résolution 1871 du Conseil de sécurité de l'ONU. Laquelle «demande aux parties, soit le Maroc et le Polisario, de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». G. H.