Scott McClellan, l'ancien porte-parole de la Maison-Blanche, a formellement accusé, dans un livre à paraître en avril, le président des Etats-Unis d'avoir contribué à propager de fausses informations dans le scandale Valerie Plame, qui touchait au bien-fondé de la guerre en Irak. Il affirme avoir été induit en erreur par George Bush et d'autres hauts responsables quand il a réfuté en 2003 que deux éminents conseillers de la Maison-Blanche, Karl Rove et Lewis “Scooter” Libby, étaient pour quelque chose dans une fuite révélant au grand public l'identité d'un agent de la CIA, ce qui est un crime fédéral aux Etats-Unis. “Le plus puissant dirigeant du monde m'a demandé de parler en son nom et de rétablir la crédibilité qu'il avait perdue après qu'aucune arme de destruction massive n'eut été trouvée en Irak”, écrit McClellan dans son livre, selon de courts extraits publiés sur le site de son éditeur, Public Affairs. Il ajoute : “Je me suis donc trouvé au pupitre de la salle de presse de la Maison-Blanche sous les feux des projecteurs pendant près de deux semaines et j'ai exonéré publiquement deux des principaux conseillers de la Maison-Blanche : Karl Rove et Scooter Libby.” Puis, il affirme qu'“il y avait un problème. Ce n'était pas vrai”, dans son livre intitulé Ce qui s'est passé : au cœur de la Maison-Blanche de Bush et ce qui ne va pas avec Washington. Sans mettre de gants, McClellan accuse Bush de lui avoir menti en poursuivant : “J'avais sans le savoir propagé de fausses informations. Et cinq des plus hauts responsables de l'administration étaient pour quelque chose dans ce que je faisais : Rove, Libby, le vice-président, le directeur de cabinet du Président et le Président lui-même.” Ces assertions ont été fermement démenties par un porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Fratto, lequel a contesté que Bush ait menti à M. McClellan en déclarant que “le Président n'a jamais fourni, et ne fournirait jamais d'informations inexactes à ses porte-parole” pour qu'ils les répercutent auprès des journalistes. Pour rappel, à l'époque pourtant, celui qui fut porte-parole de la Maison-Blanche de 2003 à 2006, Scott McClellan, démentait toute implication de Karl Rove, éminence grise de M. Bush, et de “Scooter” Libby, chef de cabinet du vice-président Dick Cheney. Une l'enquête et un procès ont révélé par la suite que l'identité de Mme Plame avait circulé pour ainsi dire librement entre responsables de la Maison-Blanche et journalistes. Seul M. Libby a été poursuivi dans une enquête connexe pour avoir menti à la justice. Il a été condamné en juin à deux ans et demi de prison, à deux ans de mise à l'épreuve et à 250 000 dollars d'amende. Mais M. Bush a décidé en juillet de le gracier partiellement et de lui épargner la prison. K. A.