L'information publiée hier dans les colonnes de Liberté Foot, selon laquelle l'entraîneur du Mouloudia d'Oran, Najib Medjadj, a annoncé sa démission à ses joueurs vendredi après-midi dans le vestiaire du stade des Trois-frères-Zerga, a été confirmée par l'intéressé en personne. “Absolument, et c'est ce qu'il y a de plus vrai”, affirmera d'ailleurs à ce propos Najib Medjadj à Liberté, hier à la mi-journée. Ce technicien motivera sa décision par “de multiples raisons liées surtout à la manière avec laquelle le MCO est géré”. “Je tiens à dire avant tout que je suis quelqu'un de logique et d'honnête dans ma démarche. Si je suis venu, c'est avant tout pour tenter de redresser la barre, chose que je savais et qui s'est avérée très difficile dans la mesure où rien ne marche vraiment dans le sens souhaité. Car, pour que l'équipe puisse fonctionner normalement et aller de l'avant, il fallait que ce soit tout un ensemble qui fonctionne normalement. Or ce n'est pas vraiment le cas, ni dans l'entourage proche de l'équipe ni au niveau de celui qui est assez loin”, soulignera Medjadj. Pour ce dernier donc, “sans parler de l'arbitrage qui nous a vraiment pénalisé, il était impossible que l'équipe parvienne à réussir de bons résultats hors de ses bases alors qu'à domicile elle n'arrivait pas à s'imposer”. “De plus, l'on ne pouvait logiquement pas aspirer à redresser la barre alors que nous étions constamment perturbés par des supporters qui accompagnaient nos séances d'entraînements d'insultes et de menaces. Franchement, nous ne nous sentions pas protégés ou en sécurité, surtout que les dirigeants du MCO n'ont pas été présents dans ces moments”, dira encore Najib Medjadj. Amer, notre interlocuteur confiera à Liberté “n'avoir pas la motivation pour continuer” sa mission à la tête du MCO. “C'est pour ces raisons que j'ai annoncé ma démission verbalement au président Djebbari, aux joueurs ainsi qu'aux autres membres de l'encadrement administratif de l'équipe. L'on ne m'a, toutefois, pas signifié si elle était acceptée ou refusée”, renchérira Medjadj dont le départ a été entériné par la direction du club, sans toutefois désigner son successeur, Abdelkader Amrani étant surtout préoccupé pour le moment “par quelques jours de repos avant de décider”. Hanitser : “Je n'en peux plus, je songe à arrêter !” Côté effectif, de tous les joueurs, c'est principalement Sofiane Hanitser qui était le plus abattu au lendemain de la défaite face au WAT. Même s'il avait “le moral à zéro”, l'avant-centre oranais a tenu toutefois à assumer ses responsabilités, surtout celles liées aux occasions qu'il n'a pas pu mettre au fond des filets de Gaouaoui. “Croyez-moi, j'en suis le premier désolé et très affecté. Mais ceux qui m'ont critiqué pensent-ils que je ne voulais pas marquer ? Qui n'aimerait pas marquer des buts dans une rencontre, à plus forte raison à caractère derby ?”, s'est exclamé Hanister. Presque déprimé, il avouera même à Liberté “être taraudé” par une décision à laquelle, dit-il, “je pense très sérieusement”. “J'en ai marre de tout, de tout ce qui s'est dit à mon propos, mais surtout de cette hypocrisie et de cette mauvaise foi de certains qui m'ont fait très mal, au plus profond de moi-même. De toute ma vie, je n'ai jamais critiqué ou porté atteinte à un coéquipier. Or, ce n'est pas ce que je suis en train de vivre”, confiera Sofiane Hanitser, apparemment très touché par l'attitude étrange de certains sociétaires de l'équipe. Notre interlocuteur indiquera même avoir été sur le point d'aller voir Djebbari après le derby pour lui “demander pardon”, lui dire qu'il “n'avait plus la force morale pour continuer à s'entraîner” et “lui proposer même de lui rendre l'argent” qu'il a “encaissé en début de saison s'il le faut”. Car, ajoutera-t-il, “je n'en peux plus et songe sérieusement à mettre fin à ma carrière, du moins à me reposer pour un bon moment, peut-être jusqu'à la fin de la phase aller. Du moins ce qui est sûr c'est que je ne me sens pas capable de m'entraîner cette semaine”. “Même si beaucoup d'équipes me veulent dans leurs effectifs, je ne suis pas homme à me dérober. Je ne pense pas quitter le MCO si jamais je venais à revenir sur ma décision. Ce n'est pas comme ça que j'imaginais mon départ”, lâchera, presque désespéré, Sofiane Hanitser. A. Karim