Le ministère de l'Agriculture vient de mettre en place un programme pour la réhabilitation des anciennes palmeraies, dites ghout. L'objectif est de sauver ce patrimoine en souffrance, depuis plusieurs années. La wilaya d'El Oued compte plus 3,6 millions de palmiers fruitiers répartis sur deux régions. La première, celle de Oued Righ, est caractérisée par les chotts et la dépression de la terre renferme les deux tiers de la richesse. La seconde, celle de Oued Souf, à caractère sablonneux, de vastes cratères, appelés ghout, contiennent des palmiers irrigués de façon naturelle sans l'intervention de l'homme ni autres moyens modernes d'irrigation. Ainsi, la région d'El Oued compte plus de 9 000 ghout. Pourtant, plus de 3 500 ont disparu, ces dernières années, sous l'effet de la remontée des eaux et de la sécheresse. Selon les affirmations d'un professionnel de l'agriculture, la sécheresse est un phénomène nouveau dans la région. L'eau souterraine s'engouffre, de plus en plus, dans les profondeurs de la terre laissant à sec les racines des palmiers qui sont devenus presque non productifs. Ce qui explique la baisse soudaine de la production de datte. Aujourd'hui, l'on enregistre un taux de production estimé entre 40 et 50 kg de dattes chacun par an, contre 3 à 4 quintaux, il y a quelques années. Aussi, pour sauvegarder ces ghout millénaires, le ministère de l'Agriculture a débloqué une enveloppe financière de 60 milliards de centimes dans le cadre du programme Sud. Selon les services agricoles, 60 kilomètres de pistes agricoles et 60 autres d'électricité rurale seront réalisés, incessamment, pour l'ouverture d'accès vers les anciennes palmeraies entourées de sable. Le programme vise, également, la plantation de 50 000 nouveaux palmiers appelés à remplacer de vieux sujets qui sont devenus non productifs. Il est aussi question du remblaiement de dizaines de ghout devenus humides, à cause de la remontée des eaux. Ces opérations coïncident avec les travaux entamés, la semaine dernière, par une commission ministérielle, dans la région de Oued Souf pour s'enquérir de la situation des ghout au plan des subventions agricoles. Aussi, il s'agit de rendre aux anciennes palmeraies, leur rôle de fixateur de la population rurale et sauvegarder les dattes du ghout, considérées comme la meilleure datte au monde de l'avis même des experts du FAO. Khaldi B.