Prenant très au sérieux l'éventualité d'une attaque militaire américaine, les Iraniens ont averti mardi que leurs forces étaient prêtes à mener des opérations de représailles hors de l'Iran pour répondre à toute agression de leur pays. “C'est notre droit de mener des représailles”, a déclaré dans une interview à la télévision d'Etat le général Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la révolution. Très menaçant, il souligne : “Quand je dis que nous avons les capacités de répliquer, je ne parle pas de missiles ou de nos capacités aériennes.” Avant d'ajouter : “Nous avons d'autres capacités et nous pensons que c'est notre droit de les utiliser dans la région et aussi dans le monde.” Il s'agit de mise en garde directe aux Etats-Unis et à leurs alliés, qui n'ont pas exclu pour l'instant le recours à la force pour obliger l'Iran à abandonner l'enrichissement de l'uranium. Faisant allusion au mouvement libanais chiite Hezbollah, M. Jafari a affirmé que “nos alliés qui sont prêts à faire des sacrifices pour l'islam, nous les approcherons”. Dans le même ordre d'idées, il rappelle la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah au Liban, pour dire : “Avec la même stratégie de guerre utilisée par le Hezbollah, nous pourrons rendre caduque la supériorité militaire américaine.” À propos des bases américaines dans la région, il affirme : “Gardez à l'esprit que les Etats-Unis stationnés près des frontières iraniennes sont à la portée de nos différentes armes.” Cette mise en garde coïncidait avec l'annonce par le ministre iranien de la Défense, Mostapha Mohammad Najar, de la construction par son pays d'un nouveau missile balistique d'une portée de 2 000 km, baptisé Achoura. Pour rappel, l'Iran a, à plusieurs reprises, averti que ses mesures de représailles, en cas d'attaque américaine, viseraient les bases des Etats-Unis en Irak ou en Afghanistan. K. ABDELKAMEL