Le ministre, qui se défend de vouloir porter atteinte à l'image du président Sarkozy, accuse les journaux d'avoir déformé ses propos. L'entretien accordé par le ministre des Moudjahidine au quotidien Al Khabar a soulevé un tollé à la limite de l'incident diplomatique. Traduites et reprises par les autres titres et agences de presse, les déclarations de Mohamed-Chérif Abbas relatives à la période coloniale et au président français, Nicolas Sarkozy, dont la visite en Algérie est prévue pour le 3 décembre prochain, ont suscité des réactions. Réactions qui n'ont pas laissé insensible leur auteur, le contraignant à envoyer un démenti à l'agence APS. Dans sa mise au point, le ministre affirme qu'il “n'a jamais été dans son intention de porter atteinte à l'image d'un chef d'Etat étranger”, Nicolas Sarkozy en l'occurrence qui serait, d'après les propos attribués au ministre, soutenu et porté à l'Elysée par le lobby juif. Par glissement, le propos a été qualifié d'antisémite. Ce que récuse le ministre des anciens combattants. Il a, par ailleurs, exprimé son étonnement et son mécontentement par “certains propos qui lui ont été prêtés par certains journaux à la suite de l'entretien qu'il a accordé au quotidien El Khabar, le 26 novembre dernier”. Dans cet entretien, il n'a jamais été dans mon intention d'enfreindre le principe que respectent tous les responsables algériens et que m'impose mon obligation de réserve, celui de ne jamais porter atteinte à l'image d'un chef d'Etat étranger”, a-t-il indiqué à l'agence. Et de mettre l'interprétation faite de sa déclaration dans le registre des spéculations. “Je ne peux assumer les spéculations irresponsables d'un quelconque journal sur un chef d'Etat ami, plus spécialement à la veille de sa visite en Algérie”, a-t-il conclu. Mieux, explique le ministre du haut de son poste de responsable, “dans cet entretien, il n'a jamais été dans mon intention d'enfreindre le principe que respectent tous les responsables algériens et que m'impose mon obligation de réserve, celui de ne jamais porter atteinte à l'image d'un chef d'Etat étranger”. Sur l'exigence de repentance de la France comme préalable à la signature du traité d'amitié annoncé par les présidents Bouteflika et Chirac, et qui, aujourd'hui, semble suffisamment hypothétique, le ministre n'a fait que réitérer sa position, celle qu'il avait exprimée après l'adoption par l'Assemblée française de la loi du 23 février glorifiant la colonisation. Mais pour autant, le démenti du ministre suffit-il à éloigner et éviter les lectures – spéculations, notamment celles voulant que sa réaction soit inspirée et dictée d'en haut ? Surtout que des deux côtés, Alger et Paris, on tente d'éviter les dossiers qui fâchent et de relancer les relations “autrement”. Djilali B.