“Nous avons fait une bonne campagne et nous sommes confiants.” Djelloul Djoudi, le porte-parole du Parti des travailleurs, affiche une mine des plus détendues en ce jour de scrutin et accueille avec une certaine sérénité les journalistes qui défilent au siège national du parti se trouvant à El-Harrach. En ce jeudi pluvieux, le quartier général est quasi vide. “Tout le monde est sur le terrain”, indique un membre de la direction nationale de cette formation. M. Djoudi ne s'occupe pas seulement de recevoir les journalistes. Il est là aussi pour régler ce qui peut l'être parmi toutes ces plaintes des militants du parti relatives à certains dépassements à l'intérieur du pays. Mais, pour le responsable du PT, “il n'y a rien de grave”. “Ce sont des choses auxquelles nous sommes habitués. Ce ne sont pas le fait de partis, mais d'individus”, explique-t-il. Parmi les incidents enregistrés, on note la présence d'un candidat qui figure à la tête de la liste de son parti comme président d'un centre de vote dans la commune d'El-Mahmel, dans la wilaya de Khenchela. La direction du PT prend contact avec le wali en question qui intervient de suite pour congédier le concerné du centre de vote. Incident clos. Mais ce n'est que partie remise puisque d'autres correspondants du parti font état de coupures d'électricité dans certaines localités de la commune de Bordj El-Kiffan, dans la capitale. À Gué de Constantine, toujours à Alger, c'est un sénateur qu'on a vu se balader avec une arme au poing. M. Djoudi préfère en rire et mettre çà sur le compte des mentalités “dures comme la roche”. Si au PT, on semble confiant quant aux résultats de cette première expérience électorale, puisque c'est la première participation du parti aux élections locales en dehors du scrutin partiel de 2005 en Kabylie, les pluies incessantes font craindre une désaffection du lectorat. En effet, les chiffres de la matinée ne sont pas de nature à rassurer. “La participation diffère d'une commune à une autre et d'un centre à un autre”, relève M. Djoudi citant, à titre d'exemple, le cas de Sétif où, à 13 heures, la participation n'a pas dépassé 18% au chef-lieu, alors que dans certaines communes de l'intérieur de la wilaya, elle a atteint 30 ou 40%. C'est le cas également à Alger-centre où l'on a enregistré 12%, contre 35% à Saoula. En début de soirée, les résultats ne sont pas encore tombés, mais les visages des responsables et des militants présents au siège sont à l'euphorie. “Les sondages que nous avons effectués à travers les régions du pays sont rassurants et nous avons eu de bons échos”, lâche tout content M. Djoudi. Dans les minutes qui vont suivre, les bureaux de vote vont commencer à fermer pour permettre le début de l'opération de dépouillement des urnes. Les mobiles tonnent de tous les côtés. Ils apportent de bonnes nouvelles. Oran, Constantine, Mostaganem, Biskra, Batna, Médéa, Annaba, Skikda… “Partout, nous sommes ou 2e ou 3e, il y a même des centres de vote où nous sommes premiers”, annonce, euphorique, M. Djoudi aux responsables accrochés à leur mobile et qui tentent, chacun de son côté, d'avoir au moins les premiers chiffres à travers les wilayas. “Pourvu que cette tendance se confirme”, prie l'un des présents… Hamid Saïdani