Avant le placement d'un enfant dans une famille, les services compétents mènent une enquête minutieuse auprès des couples adoptifs. Agissant de concert avec le ministère de la Solidarité nationale dans le cadre d'adoption des enfants abandonnés, les services de la Direction de l'action sociale (DAS) à Oran ont enregistré plus de 120 placements au profit de familles de confession musulmane, apprend-on auprès de la responsable du bureau des catégories particulières de la DAS. Selon Mme Doukara, une enquête préliminaire minutieusement menée par leurs services auprès des couples adoptifs à Oran s'effectue selon des règles très strictes établies d'après une procédure qui englobe tous les aspects légaux de l'adoption ou de la kafala. Concernant les démarches de la kafala à l'étranger, notre interlocutrice met en exergue le rôle prépondérant des services consulaires habilités à procéder aux procédures de l'enquête préliminaire. Les services compétents en la matière attachés au consulat du lieu de résidence du couple demandeur passent au crible les conditions dans lesquelles sera finalement orienté l'enfant adopté. “Cette mesure tend à protéger l'enfant adopté contre les mauvais traitements dont il pourrait l'objet. Mais dans la plupart des cas de demande d'adoption, les conditions pour un épanouissement de l'enfant sont réunies. C'est une réussite à 100 %”, affirme notre interlocutrice. Actuellement, plus de 20 dossiers de demande de kafala pour l'étranger (en instance de traitement) ont été transmis au niveau du ministère de tutelle. Six demandes ont été satisfaites puisque six enfants ont été définitivement adoptés par des familles algériennes installées en France. “Le dernier mot revient à la commission ministérielle avec laquelle nous travaillons en synergie dans le traitement des dossiers d'adoption”, observe Mme Doukara. Sur ce chapitre, les services de la DAS étudient actuellement plus de 80 dossiers de kafala. Dans le même contexte, 32 autres dossiers de demandeurs d'adoption à l'échelle locale sont en instance de finalisation. “Il existe une forte demande d'adoption que nous ne pouvons satisfaire qui nous parviennent d'Oran et même d'autres wilayas de l'Ouest”, affirme Mme Doukara. Par ailleurs, 151 enfants en bas âge, dont 90% ont été abandonnés, sont actuellement admis à la pouponnière de Saint-Hubert. Sur ce plan, nous apprenons que 18 bébés abandonnés ont été repris par leur mère biologique. Au chapitre des gardes judiciaires concernant les enfants mineurs en danger, une dizaine d'enfants handicapés âgés entre 1 mois et 5 ans sont placés à la pouponnière de Saint-Hubert, souligne notre interlocutrice. Ces placements par ordonnance judiciaire émanant du juge des mineurs interviennent dans le cadre de la protection de l'enfance menacée. Des dispositions en matière de suivi et de prise en charge matérielle et psychologique sont élaborées à l'endroit de cette population particulièrement fragilisée de la société. Dans un autre contexte, 90 jeunes hommes dont 40 pensionnaires ayant dépassé l'âge de la majorité sont toujours accueillis au foyers pour enfants assistés (FEA) à Saint-Hubert. Dans le même temps, le foyer pour enfants assistés de Misserghine abrite près de 80 fillettes de plus de six ans, ajoute Mme Doukara. K. REGUIEG-YSSAAD