Une grave affaire d'escroquerie, aux relents de véritable scandale financier, vient d'éclater à Tiaret, se soldant par l'inculpation de dix personnes, dont trois ont été placées sous mandat de dépôt et quatre autres sous contrôle judiciaire, alors que les trois restantes sont encore en fuite. Dans le cadre de cette affaire, seize victimes, dont cinq ayant déposé officiellement leur plainte, ont été entendues. Quant à la genèse de cette affaire, elle tourne autour du commerce illicite de la semoule et autres produits dérivés dont la source n'est autre que l'unité des Moulins de Mahdia. Le préjudice financier causé est estimé à 170 milliards de centimes. Selon les services de la police, les auteurs de ce détournement opéraient en utilisant des procurations douteuses. Ainsi, l'on apprend qu'un jeune de 23 ans, résidant dans la wilaya de Mascara, jouit aujourd'hui d'un capital de 571 milliards de cts, fruit de ce commerce parallèle. Au préalable, les accusations pourront aussi être dirigées en direction de certains notaires pour complicité dans la délivrance de procurations. Par ailleurs, l'un des barons cités est, selon les services de la police, digne de porter le nom d'un “Rockefeller” algérien compte tenu de ses biens enregistrés, à savoir : 12 camions semi-remorques, 3 véhicules légers, 2 tracteurs, un cheptel ovin de 1 000 têtes, 40 ha. Le réseau peut s'allonger encore et démasquer encore d'autres personnes, maillons de cette chaîne déjà longue. R. S.