Le principal accusé est à la tête d'une pyramide d'affaires. Les rebondissements de l'affaire de l'imam escroc d'El Bouni ne cesse d'éclabousser le quotidien d'Annaba. Les 50 affaires retenues contre B.Z., imam et promoteur de son état, vient d'enregistrer un autre scandale qui a bouleversé toute la wilaya. 8 personnes impliquées dans cette affaire de promotion ont été auditionnées par le juge d'instruction près le tribunal d'El Madjar pour une batterie de chefs d'accusation. Le principal accusé est à la tête d'une pyramide d'affaires. La plus scandaleuse et la plus grave, selon le procureur général près la cour d'Annaba, est celle où sont impliqués des banquiers, des administrateurs de l'APC d'El Bouni, des responsables du secteur foncier et une femme notaire. La toile d'araignée, tissée autour de ce scandale, une fois dénouée, fait état d'une série de dépassements et négligences des textes de loi, notamment dans le volet régissant les constructions promotionnelles et les conditions d'octroi de prêt bancaire, ainsi que les clauses retenues dans le cahier des charges, et toutes les modalités relatives à la vente sur plan (VSP), et enfin l'article 12 du décret exécutif en date du 8 mars 1994. Toutes ces négligences et dépassements sont à l'origine d'un préjudice de 3 milliards de centimes causé au CPA agence 201 d'Annaba. Ce prêt bancaire octroyé au promoteur et imam qui aurait pris la fuite vers la Libye, laissant derrière lui 8 personnes impliquées dans ses affaires d'escroquerie. Plusieurs chefs d'accusation ont été retenus contre les individus impliqués dont respectivement le directeur du CPA, agence 201 d'Annaba et l'ex-directeur régional accusés tous deux de dilapidation de fonds publics, et soumis par le magistrat instructeur à la mise sous contrôle judiciaire pour le premier et la liberté provisoire pour le second. Quant au 1er vice-président de l'APC d'El Bouni et le chef de service d'urbanisme de la même APC, ils ont été placés sous mandat de dépôt, pour falsification de documents administratifs officiels, pendant que le directeur technique sera soumis au contrôle judiciaire pour complicité. Quant au directeur de la Conservation foncière d'El Hadjar, et le directeur par intérim de l'agence foncière interwilayas de la wilaya d'Annaba, ils seront placés sous mandat de dépôt, pour révision de contrat et de favoritisme, lésant ainsi autrui. Concernant la femme notaire, placée déjà sous contrôle judiciaire à Bouchegouf, wilaya de Guelma, impliquée dans une affaire scandaleuse, elle sera pour la deuxième fois soumise au contrôle judiciaire par le juge d'instruction et ce pour falsification de documents officiels, et rédaction de contrats, 54 au total, contraires aux textes de loi et favoritisme selon l'article 26 du code pénal. Les chefs d'accusation retenus contre l'imam promoteur, principal accusé sont : falsification de documents officiels, faux et usage de faux, fausses déclarations et escroquerie. Un mandat d'arrêt a été lancé à son encontre puisqu'il est en état de fuite. L'instruction effectuée par la 3e chambre près le tribunal d'El Hadjar, relevant de la juridiction de la cour d'Annaba, estime le préjudice causé au CPA, agence 201, à quelque 3 milliards de centimes, que l'imam escroc a pris sous forme de prêt bancaire pour la construction d'habitations au chef-lieu de la commune d'El Bouni. L'escroquerie perpétrée sur les fonds publics, a été aussi perpétrée sur des centaines de victimes en quête d'une habitation décente, puisque l'escroc promoteur procédait à la vente de ses unités en voie de construction sur plan (VSP). Et la même unité a été cédée à trois personnes en même temps. Avec cette procédure opérée, l'escroc fuyard a empoché des dizaines de milliards, laissant derrière lui plus de 400 victimes en détresse. Et selon le procureur général près le tribunal d'El Harrouch, la liste des victimes n'est pas encore arrêtée. Cette affaire est une sur 50. Nous reviendrons sur les 49 autres scandales dans nos prochaines éditions.