Le président de l'Association algérienne d'ophtalmologie, Amar Ailem, a affirmé, jeudi, à Alger, que sur les 62 000 cas de cécité recensés en Algérie, 15 000 sont dus au glaucome. Le glaucome, qui apparaît à partir de 40 ans, n'a pas de symptômes apparents mais peut causer des dommages irréparables au niveau du nerf optique, a précisé le Pr Ailem lors du 4e séminaire national d'ophtalmologie. Le spécialiste a souligné l'impératif de consulter un ophtalmologue avant 50 ans pour faire mesurer la pression oculaire car, a-t-il précisé, la destruction du nerf optique est irrémédiable et provoque la cécité. Les spécialistes ont également abordé d'autres maladies telles que le décollement de la rétine dont le traitement chirurgical nécessite une prise en charge à l'étranger. Les participants ont aussi parlé du rôle de l'imagerie médicale, mettant en exergue les techniques modernes utilisées en ophtalmologie, tant dans le secteur public que privé. Le Pr Ailem a, en outre, souligné les efforts déployés par l'Algérie pour éliminer la cataracte. Evoquant la greffe de la cornée, le spécialiste a souligné que ce qui a été réalisé en 2007 dans ce domaine dépasse largement ce qui s'est fait entre 1962 et 2005 grâce, a-t-il dit, à l'importation des greffons et leur disponibilité dans les hôpitaux universitaires. Bien que la loi autorise le prélèvement sur cadavre de la cornée et d'autres organes en général et malgré la fatwa prononcée en ce sens, les mentalités “continuent d'entraver ce genre d'opération”, a déploré le Pr Ailem. Il a, à cet effet, appelé les imams à inciter les citoyens à faciliter cette tâche pour pouvoir créer un équilibre entre l'offre et la demande. Les spécialistes sont en mesure de réaliser 2 000 greffes de la cornée par an, a-t-il précisé. Le Pr Ailem a, par ailleurs, fait part, au nom de l'association, de son mécontentement de l'ouverture de cette spécialité aux étrangers, soulignant que les ophtalmologistes algériens couvrent les besoins du pays “quantitativement et qualitativement”. Il a, à ce propos, appelé le ministère de la Santé à aider les associations scientifiques, au nombre de 60, pour faire bénéficier les spécialistes d'une formation continue et leur permettre de tirer profit des expériences des pays européens en la matière. S. A./APS