Selon les dernières statistiques du Centre national des registres du commerce (CNRC), 36 000 commerçants activent au niveau de la wilaya de Constantine. La seule commune de Constantine détient la grosse part du gâteau avec 24 051 immatriculations, soit 66% des commerçants de l'ensemble de la wilaya affiliés au CNRC. Cela met en exergue deux amères réalités liées au développement local. Ce poids que supporte le chef-lieu de wilaya en termes de concentration des commerces ne peut qu'entraîner d'importants afflux quotidiens d'opérateurs économiques et de particuliers. Quand on sait que plus de 50% de ces commerces sont localisés dans le vieux tissu urbain, on imagine alors la pression qui s'exerce sur le centre-ville. Cette concentration à Constantine-ville ne peut que s'accompagner d'une paupérisation de la périphérie, pour ne pas dire d'une “ghettoïsation” de la banlieue. Un phénomène qui crée, à la longue, une rupture entre des pans entiers de la jeunesse de ces espaces marginalisés et… “la ville utile”. Des voix, parmi des responsables locaux et des universitaires, appellent à rattraper le train avant qu'il ne déraille, pour reprendre leur expression. Les communes de la périphérie doivent créer de nouveaux pôles d'attraction commerciaux afin de combler le déficit enregistré dans ce cadre. Une exigence qui n'a pas trouvé sa concrétisation sur terrain, si l'on sait que la majorité des projets initiés dans ce sens traînent encore. Notamment le projet des 100 locaux commerciaux par commune et dont devrait bénéficier chaque localité. Le rythme des travaux de réalisation est en deçà des prévisions contenues dans les cahiers des charges. Les autorités locales s'attendaient à réceptionner les locaux le 16 avril dernier. En réalité, le taux d'avancement des travaux n'a pas dépassé le seuil des 30% au niveau de certaines communes. Les contrats de bon nombre d'entreprises de réalisation ont été résiliés alors que d'autres entrepreneurs se sont engagés à remettre les locaux dans un délai de 4 mois. Un délai dépassé et toujours rien. La localisation des commerces dans un espace géographique n'est pas une simple question de rentabilité. Elle a une dimension socioéconomique intimement liée à la sécurité publique. Radia M. A.