Si l'Europe privilégie l'option sécuritaire avec la bénédiction de certains pays du Maghreb dont principalement le Maroc et la Libye, l'Algérie continue de plaider une aide au développement en faveur des zones subsahariennes afin de freiner le phénomène de l'immigration clandestine. Lancée à Alger en 2004, l'initiative sur la sécurité en Méditerranée occidentale est plus que jamais d'actualité à l'occasion de la rencontre annuelle des ministres de la Défense des 5+5, qui a eu lieu cette fois en Italie. Le ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, mettra sur la table les attentes algériennes concernant la sécurité dans le bassin méditerranéen, ainsi que les défis nouveaux auxquels devraient désormais faire face les pays regroupant les 5+5. Ainsi, au-delà de la menace du terrorisme qui reste d'actualité et à laquelle l'Algérie n'a cessé depuis les années 1990 d'appeler la communauté internationale à une plus grande coopération, d'autres sources de conflits ou de risques existent aujourd'hui et concernent beaucoup plus la lutte contre l'immigration clandestine, le trafic de drogue et le blanchiment d'argent ainsi que la grande criminalité. Des thèmes d'une brûlante actualité puisqu'ils concernent l'ensemble des pays de la Méditerranée, mais qui constituent aussi des axes de divergences entre la rive sud et la rive nord. En effet, si l'Europe a parfaitement saisi les menaces que peuvent constituer les mouvements fondamentalistes depuis les évènements du 11 septembre, mais tout en profitant de la situation pour ajouter un tour de vis à la politique des visas, réduisant de fait la circulation des personnes vers le Vieux-Continent, il n'en reste pas moins que plusieurs dossiers demeurent en suspens. À commencer par la politique de lutte contre l'immigration clandestine. Si l'Europe privilégie l'option sécuritaire avec la bénédiction de certains pays du Maghreb dont principalement le Maroc et la Libye, l'Algérie continue de plaider une aide au développement en faveur des zones subsahariennes afin de freiner le phénomène. La nécessité de fixer les populations de la rive sud dans leur pays d'origine passe inévitablement par la croissance économique qui engendre à son tour le développement social. Une conception qui ne semble pas avoir l'unanimité de l'UE qui, dans sa stratégie globale, veut faire de la rive sud seulement une zone commerciale sans passer par un investissement durable. En attendant, il est tout à fait clair que, hormis la lutte contre le terrorisme et la préservation de la sécurité de la Méditerranée, le débat ne devrait pas dépasser des axes qui intéressent d'abord l'Europe. A. A.