Les petites et moyennes entreprises (PME) algériennes se modernisent et sont aujourd'hui ouvertes, flexibles et innovantes dans leurs activités grâce à l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), a révélé hier à Alger une enquête sur l'impact des TIC sur les PME, réalisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread). Selon M. Abedou Abderrahmane, chef de projet au Cread, l'enquête engagée au profit du ministère de la PME et de l'Artisanat a permis de réaliser à quel point le visage de la PME a changé dans le sens de la modernité. “Contrairement aux préjugés que nous avions sur la PME, réduite à l'entreprise familiale, fragile et cloisonnée, celle-ci se modernise pour devenir une entité économique fiable”, a affirmé ce chercheur du Cread lors de la présentation, au cours d'une journée d'étude, de la synthèse des résultats de l'enquête. Il en veut pour preuve le taux atteint par l'indice global de pénétration des TIC au sein des PME et qui a été estimé, lors de cette enquête, à “31,89% à l'échelle nationale”. M. Abedou a souligné, dans ce contexte, que cet indice global de pénétration (IGP) des TIC dans les PME a été déterminé pour la première fois en Algérie grâce à cette enquête qui a ciblé 350 PME à travers le territoire national et dont l'effectif varie de 10 à 250 salariés. Détaillant les résultats de l'enquête, le chercheur du Cread a indiqué que les PME dans les grandes villes connaissent une forte pénétration des TIC avec un taux de 40,14 %, alors que dans les petites villes, l'IGP n'est que de 13,94%. Pour ce qui est de l'intégration des TIC dans les pôles technologiques, celui de l'ouest du pays enregistre un meilleur IGP avec un taux de 38,17% contre 21,64% pour celui de l'est du pays. “53,1% des PME utilisent le Net pour des pratiques commerciales courantes”, a-t-il poursuivi, soulignant que 46,7% des chefs d'entreprises considèrent que les TIC sont très utiles pour la gestion de l'entreprise, alors que 42,6% d'entre eux estiment que les TIC sont indispensables pour améliorer la compétitivité de l'entreprise. L'enquête, selon ce chercheur, a révélé également que 31,8% des chefs d'entreprise considèrent que l'usage des TIC est indispensable pour entretenir des relations avec ses partenaires. Les résultats de l'enquête, livrés à l'occasion de cette journée d'étude, font ressortir, en outre, que l'investissement dans les TIC représentent 6,72% de l'investissement global des PME et que 23,02% de leurs personnels sont formés aux TIC. M. Abedou a relevé, dans ce contexte, que la diversité de la pénétration des TIC selon les régions impose des actions de sensibilisation à la généralisation de l'usage des TIC pour réduire le fossé numérique. Ce chercheur a indiqué que les TIC font partie des moyens choisis par les dirigeants d'entreprise pour atteindre des objectifs de développement eu égard aux opportunités de modernisation qu'elles offrent. Il a fait remarquer, à ce propos, que les TIC ont suscité au sein des PME le besoin de développer des stratégies de veille, soutenant que ces PME apprécieraient une aide publique dans ce domaine. Le ministre de la PME et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada, a souligné à l'occasion l'importance de l'enquête réalisée par le Cread et qui a permis de déterminer l'IGP. M. Benbada a estimé que les résultats de cette enquête constituent un “précieux paramètre économique susceptible d'éclairer les pouvoirs publics sur le niveau technologique atteint par nos entreprises, particulièrement, à la veille du lancement du nouveau programme MEDA-PME II”. Conçu avec l'Union européenne, ce programme consacre un important volet à l'apport des TIC dans les PME et sera engagé à partir de l'année 2008. Le ministre a précisé, en outre, que la démarche entreprise avec le Cread sera affinée pour pouvoir arrêter une stratégie d'incitation à l'utilisation des TIC. N. S./APS