Les enfants handicapés mentaux de Sétif auront leur école spécialisée afin d'en finir avec le bricolage en matière de prise en charge de leurs besoins spécifiques. C'est aussi une des conditions de leur intégration socio-économique. Un beau cadeau pour nos enfants en ces jours de fête. “Vous êtes irresponsables, voire des incompétents”. Tels sont les propos du wali de Sétif à l'égard des responsables de la direction de l'action sociale (DAS) lors d'une récente sortie de travail et d'inspection. En effet, le premier responsable de la wilaya, qui n'a pas eu de réponses à une question sur le nombre de handicapés mentaux qui ne sont pas pris en charge par les centres spécialisés dans la wilaya de Sétif, n'a pas pu retenir sa colère. Une fois la colère passée, le chef de l'exécutif instruira ses subalternes pour le lancement d'un avis d'appel d'offres, le plus tôt possible, portant sur la réalisation d'une école pour les enfants handicapés mentaux de la wilaya de Sétif. “L'Etat dégagera les moyens et les financements nécessaires pour répondre aux besoins de cette frange de la société. Avant la prochaine rentrée scolaire tout les enfants sur liste d'attente doivent être scolarisés”, a précisé le wali devant les responsables de la DAS. Par ailleurs, nous avons appris que les services de la wilaya ont alloué une enveloppe financière de 5 millions de dinars pour l'acquisition d'équipements et de matériels sportifs au profit des enfants handicapés. Selon les statistiques de la DAS, dans la wilaya de Sétif 31 335 personnes souffrent d'handicap, soit 2% de la population. Seules 8 436 d'entre elles bénéficient d'allocations et de primes. Ainsi, 3 865 handicapés ont, chaque mois, droit à la somme dérisoire de 3 000 DA alors que d'autres ne bénéficient que de 1 000 DA. Les tableaux d'affichage de la direction montrent que la wilaya compte plus de 2 000 handicapés mentaux dont 120 enfants. Ils sont pris en charge par le centre médico-pédagogique, non spécialisé, de la cité des 300-Logements, inauguré en grande pompe par le président de la République en 2002 et qui fonctionne avec les jeunes du pré-emploi. Même si la structure est considérée comme un joyau architectural, sa capacité est limitée. “Cela fait plusieurs années que je tente de placer ma fille dans ce centre mais à chaque fois on entend la même réponse de la part des responsables”, dira un parent d'élève handicapé. “Le nombre de places est limité, malheureusement ! On ne peut satisfaire toutes les demandes”, nous dit-on auprès du centre. Soulignons que la journée du handicapé a été célébrée en l'absence d'associations spécialisées dans la prise en charge de ces personnes pénalisées par l'absence des moyens adéquats à leurs besoins spécifiques. Notons que ce secteur qui s'occupe d'une frange importante de la société vient de bénéficier d'une maison de solidarité pour les 90 associations activant dans le domaine. Le coût global de cet investissement est de 2 milliards 900 millions de centimes. L'école des jeunes aveugles, tant revendiquée par le mouvement associatif, quant à elle, est presque fin prête. Située à proximité du stade 8-Mai-1945, cette structure a coûté la bagatelle de 7,5 milliards. Cependant, les structures d'accompagnement nécessitent une rallonge de 12, 5 milliards de centimes rien que pour l'internat et les ateliers. La capacité d'accueil prévisionnelle est d'une cinquantaine d'élèves. F. Senoussaoui