Le président français fut le premier à réagir en appelant Abdelaziz Bouteflika au téléphone pour lui témoigner sa solidarité et sa compassion en ces moments difficiles. Qualifiant les deux attentats d'hier d'“actes barbares et odieux”, Nicolas Sarkozy a été le premier chef d'Etat étranger à manifester, dans un appel téléphonique à son homologue algérien, sa ferme condamnation de ces agissements barbares. “Le président Sarkozy vient d'appeler le président Bouteflika pour lui témoigner la solidarité et la compassion du peuple français à l'égard du peuple algérien”, a déclaré en milieu de journée d'hier David Martinon, le porte-parole de l'Elysée. La même source a ajouté : “Il a condamné fermement ce qu'il a qualifié d'actes barbares, odieux et profondément lâches. Il a demandé au président Bouteflika de faire connaître aux proches des victimes la peine profonde de chaque Français.” Emboîtant le pas à son président, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a condamné les attentats meurtriers survenus à Alger et assuré l'Algérie de la “solidarité” de la France. Dans un communiqué, il a notamment déclaré : “Je condamne avec force les attentats meurtriers qui ont eu lieu ce matin à Alger.” Il dira que “la population algérienne, qui aspire à la paix et à la sécurité, est une nouvelle fois frappée par une violence aveugle”. Avant de conclure son message en rappelant que la France assure l'Algérie “de sa solidarité dans cette épreuve”. À travers cette prompte réaction, Nicolas Sarkozy démontre sa totale solidarité avec l'Algérie, où il avait séjourné pendant trois jours la semaine écoulée dans le cadre d'une visite d'Etat. Sa promptitude à condamner le terrorisme nous change du temps où ses prédécesseurs adoptaient des positions pour le moins ambiguës. En effet, alors que François Mitterrand soutenait la mouvance islamiste en Algérie, Jacques Chirac se contentait, quant à lui, de condamner du bout des lèvres les sanglants attentats terroristes qui ont secoué notre pays durant la décennie 1990. L'on se rappelle encore des communiqués laconiques de l'Elysée ou du Quai d'Orsay qui prenaient le soin d'éviter de prendre position en faveur de l'Etat algérien. Tout juste s'ils se limitaient à déplorer les victimes civiles. Apparemment, la France a rompu avec cette attitude désolante, si l'on en juge par le comportement de Nicolas Sarkozy hier. En effet, le nouveau locataire de l'Elysée vient de concrétiser sa nouvelle vision des rapports algéro-français. La solidarité ne semble pas être un mot creux pour lui, comme en atteste cette rapidité à témoigner sa compassion et sa solidarité à l'Algérie. Il était temps que Paris rectifie le tir, car comme l'a si bien dit Nicolas Sarkozy avant sa visite à Alger, la sécurité de la France passe par celle de l'Algérie. K. ABDELKAMEL