Sarkozy se frotte les mains et ne regrette pas d'avoir autorisé Kadhafi à installer sa tente dans la prestigieuse résidence des invités de marque collée au palais de l'Elysée, l'hôtel de Marigny, et à encombrer la circulation parisienne avec son impressionnante armada de véhicules, une centaine avec sa limousine blanche et son armée de gardes, dont ses célèbres amazones, des jeunes femmes assurant sa sécurité. Au deuxième jour de sa visite en France, Kadhafi devait être reçu hier à l'Assemblée nationale pour une rencontre avec des parlementaires, boycottée par l'opposition qui continue de protester contre l'accueil du dirigeant libyen par le président Nicolas Sarkozy. Plusieurs députés du parti de Sarkozy, l'UMP, ont aussi exprimé leur mécontentement et décliné l'invitation. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, a exigé que les journalistes soient tenus à l'écart de la visite de Kadhafi dans l'hémicycle. Mais ce temps fort du séjour du guide libyen a été précédé par l'annonce de la signature de plusieurs milliards d'euros de contrats, trois fois plus que ce que Sarkozy avait escompté. Paris et Tripoli ont signé une série de contrats de plus de 10 milliards de dollars. La Libye a notamment confirmé l'achat de 21 Airbus mais surtout envisage d'acheter du matériel militaire pour un montant de 4,5 milliards d'euros : 14 Rafale, un avion de combat que Dassault Aviation n'a jamais réussi à vendre à l'étranger ainsi que 35 hélicoptères et d'autres équipements militaires. Ces appareils et équipements militaires figurent dans un mémorandum d'intentions qui doit faire l'objet d'une négociation exclusive d'ici au 1er juillet, est-il précisé par la présidence française. Sarkozy se frotte les mains et ne regrette pas d'avoir autorisé Kadhafi à installer sa tente dans la prestigieuse résidence des invités de marque collée au palais de l'Elysée, l'hôtel de Marigny, et à encombrer la circulation parisienne avec son impressionnante armada de véhicules, une centaine avec sa limousine blanche et son armée de gardes, dont ses célèbres amazones, des jeunes femmes assurant sa sécurité. Sarkozy, tout en se félicitant d'accords bénéfiques pour l'emploi et la croissance en France, s'est défendu des accusations d'avoir sacrifié la diplomatie nouvelle prenant en compte les droits de l'homme qu'il vantait pendant la campagne électorale à la diplomatie du carnet de chèques. Il a ainsi assuré avoir demandé au leader libyen de progresser sur le chemin des droits de l'homme. La France reçoit un chef d'Etat qui a choisi de renoncer définitivement à la possession de l'arme nucléaire, de rendre les stocks d'armes de destruction massive, de renoncer définitivement au terrorisme, de libérer les infirmières bulgares…, n'a pas arrêté de marteler Sarkozy. Face au tollé suscité par la présence de Kadhafi, il a aussi fait tirer une salve par Mme Rama Yade, sa secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, qui a déclaré que “la France n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits”. Sarkozy a dit la comprendre et lui a publiquement renouvelé sa confiance. Pour Kadhafi, sa visite en France marque le retour de la Libye sur la scène internationale. Tripoli avait commencé à sortir de cet isolement en 2003 après avoir renoncé à son programme d'armes de destruction massive et indemnisé les victimes des attentats de Lockerbie au-dessus de l'Ecosse (270 morts en 1988) et contre un DC-10 d'UTA au-dessus du Niger (170 morts en 1989). Mais pour le leader libyen, Paris n'est qu'une étape vers Washington. Après sa visite à Paris, le dirigeant libyen est attendu en Espagne, où le gouvernement est dirigé par la gauche, puis en Italie, où une coalition de centre-gauche est au pouvoir. D. Bouatta