Les services de la police ont saisi avant-hier, au niveau du port d'Alger, plus de 220 kg de résine de cannabis, a-t-on appris de sources sûres. C'est lors d'un contrôle de routine que les policiers exerçant au niveau de l'enceinte portuaire ont intercepté cette importante quantité de drogue à bord d'un bateau qui a fait escale à Alger, alors qu'il venait du Maroc et se dirigeait vers l'Europe. Cette importante quantité de drogue était dissimulée dans plusieurs cartons de produits alimentaires, mais sans adresse ni autre indication, nous a-t-on précisé. Ce qui a rendu l'enquête difficile pour les policiers et les services des douanes qui étaient, jusqu'à hier, à pied d'œuvre pour connaître les personnes impliquées dans cette opération de trafic. Jusqu'à hier soir, aucune personne n'a été arrêtée à la suite de cette saisie, mais l'enquête avance à une cadence satisfaisante, nous a précisé une source proche du dossier. Par ailleurs, on a appris que plus de 30 kg de cannabis ont été interceptés avant-hier matin sur la plage de Sghirat, à 2 km de la ville de Boumerdès. La marchandise flottait sur l'eau lorsqu'elle a été interceptée à quelques mètres seulement d'une caserne de la police par des éléments de la sûreté qui ont cru, dans un premier temps, à une bombe à cause d'une lampe phosphorescente qui se trouvait sur le paquet. Selon nos sources, la marchandise aurait été jetée par-dessus bord par les trafiquants qui étaient poursuivis par des garde-côtes, mais les trafiquants se seraient préparés pour récupérer plus tard leur marchandise d'où les lampes lumineuses fixées sur les cartons flottants. On n'ignore si ces 30 kg de cannabis étaient destinés seulement au marché intérieur ou ils font partie d'une grande quantité que les trafiquants voulaient transférer en Europe. Ainsi, les quantités de cannabis saisies cette année sont considérées comme très importantes par rapport aux années précédentes. En 2005, plus de 9 tonnes de cannabis ont été saisies et en 2006 plus de 10 tonnes ont été récupérées par les services de la police ou de la douane. Durant le 1er trimestre de l'année en cours, les douanes ont saisi près de 5 tonnes. En plus du trafic de cannabis, l'Algérie est en passe de devenir un pays “producteur” si l'on juge par les découvertes de culture de cannabis faites récemment dans plusieurs régions du pays. Par ailleurs, de nombreux observateurs et experts n'ont pas hésité à faire le lien entre les narcotrafiquants et les terroristes, notamment avec l'ex-GSPC. Il y a près d'un mois, un responsable chargé de la lutte antiterroriste au niveau de la wilaya de Boumerdès avait indiqué que les deux fléaux se rapprochent même si leurs buts sont différents. Quant à Mme Susan Hayden, conseillère auprès du ministère de la Justice américain, elle avait affirmé lors de sa visite en Algérie, il y a plus de trois mois, que “les réseaux de trafic de drogue financent le terrorisme en Algérie”. L'ex-GSPC fait appel à n'importe quel financement, pourvu que cela serve ses objectifs. M. T.