L'an prochain sera marqué en principe par la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures avec le lancement par Alnaft d'un nouvel appel d'offres en matière d'exploration en direction des compagnies pétrolières internationales. En 2008, Sonatrach disposera d'une capacité d'exportation de près de 70 milliards de m3/an contre 62 milliards de m3 de gaz en 2006. En effet, l'extension du gazoduc Transmed de 27 milliards de m3 à 33 milliards de m3/an permettra de vendre 6 milliards de m3 supplémentaires à des compagnies italiennes privées via ce gazoduc dès l'an prochain. Les contrats sont déjà signés. À des prix tournant comme actuellement autour de 90 dollars le baril, ce sont environ 2 milliards de dollars supplémentaires que l'Algérie pourrait engranger. En termes de production, les champs de gaz d'In-Amenas exploités en partenariat avec BP atteindront la phase plateau. Avec ce partenariat, ce sont 18 milliards de m3/an de gaz qui sont extraits, soit plus de 20% des exportations de gaz de Sonatrach. L'an prochain, du reste, sera marqué en principe par la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures avec le lancement par Alnaft d'un nouvel appel d'offres en matière d'exploration en direction des compagnies pétrolières internationales. De nouvelles règles du jeu interviendront selon les responsables du secteur. Les permis seront octroyés avec toujours une part majoritaire à Sonatrach en contrepartie d'un échange d'actifs et/ou d'un transfert technologique. L'an prochain seront connus également les partenaires de Sonatrach dans la réalisation des méga-projets pétrochimiques restant notamment la raffinerie de Tiaret. En termes de perspectives à moyen terme, c'est autour d'un volume de 70 milliards de m3/an que Sonatrach pourrait exporter uniquement vers l'Italie, la France et l'Espagne à partir de 2012. D'abord, rappelons que le sommet algéro-italien de Sardaigne a été couronné par la signature d'un accord interministériel qui permettra l'exportation à cette échéance de 40 milliards de m3/an de gaz principalement par les gazoducs Transmed et Galsi. Des accords de principe ont été obtenus pour renouveler les contrats de l'ENI et pour accélérer les travaux de réalisation du second gazoduc qui traversera la Sardaigne. Les contrats de vente et d'achat de gaz ont été déjà signés aussi bien concernant l'extension des capacités du gazoduc Transmed que pour alimenter le Galsi avec des compagnies italiennes privées. L'Algérie restera le premier fournisseur en gaz de l'Italie. Ensuite, au cours de la visite de Sarkozy à Alger, il a été procédé au renouvellement des contrats de gaz avec GDF pour un volume de 10 milliards de m3/an. Deux sur les 10 milliards de m3 de GNL livrés à la France sont utilisés par la joint-venture MedLng en vue de leur commercialisation sur des marchés plus attractifs, en principe américains. Sonatrach vendra à partir de 2010 un milliard de m3/an de GNL via une réservation de capacité dans le terminal de Montoir. Ainsi, l'Algérie demeurera l'un des principaux fournisseurs en gaz de la France. Vers un grand pôle de production de gaz au Sud-Ouest Elle demeure le premier fournisseur de l'Espagne. L'achèvement du gazoduc Medgaz en 2009 consolidera cette position avec un volume de vente d'environ 18 milliards de m3/an Sur ces quantités, Sonatrach vendra directement sur ces marchés pour un volume de 6 milliards de m3/an. L'importance de ces volumes et la dépendance énergétique de ces pays font que ces trois pays resteront parmi les principaux partenaires économiques du pays. L'Italie et la France sont préoccupées en particulier par la sécurité de leur approvisionnement en gaz après le précédent russe. De façon générale, l'UE cherche une diversification de ses fournisseurs. L'Algérie de part ses réserves et ses capacités d'exportation est appelé à répondre à cette demande. Ces pourquoi ces pays s'empressent de sécuriser leur approvisionnement à long terme. La signature de tous ces contrats implique l'engagement de Sonatrach à garantir ces volumes à long terme. Cela suppose le développement de nouvelles réserves et l'optimisation de la production de Hassi-R'mel. C'est pourquoi, il faut être attentif aux feu verts de Sonatrach les prochaines semaines, voire les prochains mois concernant le développement en partenariat des gisements de Touat, de Timimoun, de Reggane, de Hassi-Mouina, respectivement avec GDF, Total, Repsol et Statoil. L'an prochain, il s'agira de surveiller aussi les accords avec PIDC, Rosneft. Sonatrach dispose également de gisements découverts et non encore développés comme les champs situés à Illizi et ceux de l'Ahnet. La croissance de la capacité d'exportation dépendra de cet effort de délinéation des gisements déjà découverts et de développement des champs en partenariat. Elle pourrait être portée entre 85 milliards de m3 à l'horizon 2010 et 100 milliards de m3 à l'horizon 2020. N'oublions pas que les besoins domestiques en gaz vont aller crescendo avec l'évolution économique du pays et la demande née de la réalisation des méga-projets pétrochimiques. Tout cet effort demandera de lourds investissements. L'Algérie a également comme perspective de développer l'utilisation du gaz comme carburant pour préserver les réserves en pétrole. Celles en gaz sont les moins entamées. Ainsi, l'importance politique et économique de l'Algérie se jouera dans cet immense effort pour satisfaire la croissance des besoins en gaz de l'Europe. N. Ryad